Argumentos y libretos de óperas

“Lakmé”, de Léo Delibes

Lakmé es una ópera en tres actos, con música de Clement Philibert Léo Delibes (1836 – 1891), y libreto en francés de Edmond Gondinet y Philippe Gille, basado en la novela Rarahu ou Le Mariage de Loti de Pierre Loti. Fue estrenada en el Teatro de la Opéra-Comique de París el 14 de abril de 1883.

Personajes

  • LakméSacerdotisa de Brahmasoprano
  • GéraldOficial del ejécito británico — tenor
  • NilakanthaSacerdote de Brahma, padre de Lakmé — bajo
  • MallikaEsclava de Nilakantha — mezzosoprano
  • HadjiEsclavo de Nilakantha — tenor
  • EllenPrometida de Géraldsoprano
  • FrédérickOficial del ejército británico — barítono
  • RoseAmiga de Ellen — mezzosoprano
  • Miss BentsonInstitutriz de Ellen y Rose — contralto

Libreto en francés y español

La acción transcurre en la India, en la época de la conquista colonial inglesa, a finales del siglo XIX.

ACTE I







Scène Première





MALLIKA, HADJI, HINDOUS
A l'heure accoutumée,
quand la plaine embaumée,
par l'aurore enflammée,
fête le jour naissant,    
unissons nos prières,
pour calmer les colères
de Brahma menaçant.

NILAKANTHA
Soyez trois fois bénis,
vous qui rendez hommage
au prêtre abandonné
qu'on raille et qu'on outrage!
De nos vainqueurs odieux 
nous lasserons les colères;
ils ont pu chasser nos dieux
de leurs temples séculaires!
Mais, sur leurs têtes, Brahma
a suspendu sa vengeance,
et, quand elle éclatera,
ce sera la délivrance.
Dans ma retraite, aujourd'hui,
la puissance de dieu brille, 
je le vois, je monte à lui
quand j'entends prier ma fille!




Scène Seconde

LAKMÉ
Blanche Dourga,
pâle Siva!
Puissant Ganeça!
ô vous, que créa Brahma!

HINDOUS
O Dourga, blanche Dourga,
Ganeça, protégez-nous, 
ô Siva, apaisez-vous!
dieux tout puissants,
que créa Brahma!

LAKMÉ
Blanche Dourga,
pâle Siva! etc.

HINDOUS
O Dourga, blanche Dourga! etc.

NILAKANTHA
Allez en paix, redites en partant
la prière au matin.
Allez, allez, dieu vous entend!

HINDOUS

A l'heure accoutumée, etc.

Scène Troisième

NILAKANTHA
Lakmé, c'est toi qui nous protèges!
Et si je peux braver
les haines sacrilèges
de l'ennemi triomphant,
c'est que dieu prend pitié
de ta candeur d'enfant.

LAKMÉ
Lorsque Brahma, dans sa clémence
en broyant une fleur,
fit la terre et le ciel,
il y laissa le miel,
et ce fut l'espérance!

NILAKANTHA
Il faut 
que je te quitte à l'instant.

LAKMÉ
Quoi, déjà?

NILAKANTHA
Sois sans crainte!
Dans la pagode sainte
qui rest encore debout,
à la ville on m'attend;
la fête de demain m'appelle!



Restez près de Lakmé

HADJI
Nous veillerons sur elle

MALLIKA
Nous veillerons tous deux.

NILAKANTHA
Je serai de retour
avant la fin du jour.

LAKMÉ, MALLIKA, HADJI,
NILAKANTHA
Que ciel te protège
te guide par la main,
chasse tout sacrilège
au loin de ton chemin.



Scène Quatrième

LAKMÉ
Viens, Mallika, 
les lianes en fleurs
jettent déjà leur ombre 
sur le ruisseau sacré
qui coule, calme et sombre,
éveillé par le chant
des oiseaux tapageurs!

MALLIKA
Oh! maîtresse,
c'est l'heure 
où je te vois sourire
l'heure bénie 
où je puis lire
dans le coeur toujours fermé
da Lakmé!

Duo

LAKMÉ
Dôme épais
le jasmin
à la rose s'assemble
rive en fleurs,
frais matin,
nous appellent ensemble.
Ah! glissons en suivant
le courant fuyant
dans l'onde frémissante.
D'une main nonchalante,
gagnons le bord,
où l'oiseau chante.
Dôme épais, 
blanc jasmin
nous appellent ensemble!

MALLIKA
Sous le dôme épais
où le blanc jasmin
à la rose s'assemble,
sur la rive en fleurs,
riant au matin,
viens, descendons ensemble.
Doucement glissons:
de son flot charmant
suivons le courant fuyant
dans l'onde frémissante.
D'une main nonchalante
viens, gagnons le bord,
où l'oiseau chante.
Sous le dôme épais,
sous le blanc jasmin,
ah! descendons ensemble!

LAKMÉ
Mais je ne sais 
quelle crainte subite
s'empare de moi;
quand mon père va seul
à leur ville maudite,
je tremble d'effroi!

MALLIKA
Pour que le dieu Ganeça 
le protège, jusqu'à l'étang 
où s'ébattent joyeux
le cygnes aux ailes de neige,
allons cueillir les lotus bleus.

LAKMÉ
Oui, près des cygnes 
aux ailes de neige,
allons cueillir les lotus bleus...

LAKMÉ
Dôme épais
le jasmin
à la rose s'assemble,
rive en fleurs,
frais matin,
nous appellent ensemble.
Ah! glissons en suivant
le courant fuyant
dans l'onde frémissante.
D'une main nonchalant,
gagnons le bord,
où l'oiseau chante.
Dôme épais,
blanc jasmin
nous appellent ensemble!

MALLIKA
Sous le dôme épais
où le blanc jasmin
à la rose s'assemble,
sur la rive en fleurs,
riant au matin,
viens, descendons ensemble.
Doucement glissons:
de son flot charmant
suivons le courant fuyant
dans l'onde frémissante.
D'une main nonchalante
viens, gagnons le bord,
où l'oiseau chante.
Sous le dôme épais,
sous le blanc jasmin,
ah! descendons ensemble!









Scène Cinquième








MISS BENTSON
Miss Rose, Miss Ellen,
respectez les clôtures.

ELLEN
Laissez-nous voir au moins
par-dessus les bambous.

ROSE
La brèche est faite,
on peut passer!




GÉRALD
Voilà Mistress Bentson
qui court les aventures!

MISS BENTSON
C'est très irrégulier.

GÉRALD
Mais c'est très amusant!

FRÉDÉRICK
Dangereux quelquefois!

GÉRALD
Voilà ce qui nous tente!

MISS BENTSON
Mais moi, je dois être prudente
comme gouvernante.

ELLEN
Ces arbres et ces fleurs
n'ont rien de menaçant.

FRÉDÉRICK
Ne vous y fiez pas!
Cette fleur adorable,
ce datura si pur,
éclatant de blancheur, 
dans l'Inde est un poison!

MISS BENTSON
L'Inde est abominable!



GÉRALD
C'est un pays enchanteur
puisqu'on y peut mourir
en mordant une fleur.

FRÉDÉRICK
O poète, perdu dans le ciel
où tu planes! 
Reconnais-tu le lotus
des Brahmanes? 
la pagode cachée
où l'on chante Brahma: 
nous sommes chez Nilakantha!

TOUS
Nilakantha!

GÉRALD
Ce Brahmane indompté qui souffle
aux Indiens la haine vengeresse?

FRÉDÉRICK
Il a fait de sa fille une divinité
mieux encore une charmeresse
qui se cache,
dit-on, ainsi qu'une déesse
dans ce doux paradis
aux profanes fermé.
On la nomme Lakmé.

GÉRALD
Lakmé?

ELLEN
Quand une femme est si jolie,
elle a bien tort de se cacher.

FRÉDÉRICK
Dans ce pays tout est folie
et j'admets tout, moi, 
sans broncher.

GÉRALD
Une idole qu'on divinise!

ROSE
Que l'on enferme avec ferveur!

GÉRALD
Et qui jamais ne s'humanise!

MISS BENTSON
Je la crois laide à faire peur!

ELLEN
Une femme est toujours sensible
au juste hommage qu'on lui rend.

FRÉDÉRICK
En Europe, c'est bien possible,
mais ici c'est tout différent!

ELLEN, ROSE, GÉRALD
MISS BENTSON,
Ah! beaux faiseurs de systèmes,
amoureux du changement.
laissez-là vos poèmes...

FRÉDÉRICK
Je hais tous les systèmes,
j'observe tout simplement
sans faire de poèmes!

ELLEN, ROSE
...et raisonnons un moment.

MISS BENTSON, GÉRALD
...et raisonnons froidement

FRÉDÉRICK
J'observe tout simplement.

ELLEN, ROSE
Oui, les femmes...
...sont partout les mêmes,
fort heureusement!

MISS BENTSON, GÉRALD
Partout les femmes sont les mêmes

FRÉDÉRICK
Les femmes ne sont pas partout
les mêmes.

ELLEN, ROSE
Les femmes...
...sont les mêmes partout,
les mêmes...

MISS BENTSON
Partout 
les femmes sont les mêmes.

GÉRALD
Partout 
les femmes sont les même
heureusement.

FRÉDÉRICK
Les femmes ne sont pas les mêmes
heureusement.

ELLEN, ROSE
...fort heureusement...

GÉRALD, FRÉDÉRICK
Fort heureusement..

TOUS
...fort heureusement!

ELLEN
Si nous cherchions un peu sa trace
dans cet enclos mystérieux?

FRÉDÉRICK
Oh, non! ce serait d'une audace
à faire bondir tous leurs dieux!

ROSE

A-t-elle une grâce divine?

FRÉDÉRICK
Mon Dieu, moi, je me l'imagine!

GÉRALD

Faudrait-il vivre à ses genoux?

MISS BENTSON

Dites donc qu'elle
est mieux que nous!

FRÉDÉRICK
Je ne dis pas cette sottise. Non
mais, sous ce beau ciel de feu, 
les femmes, que leur soleil grise,
des nôtres diffèrent un peu.
Leur vertu bizarre manque d'apparat;
l'amour s'en empare
sans loi, ni contrat!
Ce n'est plus l'amour
aux façons coquettes,
ce n'est plus ce tendre
et doux sentiment,
un bonheur d'allures discrètes,
qui finit très moralement.
Non, leur coeur s'enivre
du plaisir d'aimer,
et pour elles, vivre,
ce n'est que charmer,
vivre, c'est charmer!

ELLEN
Ce sont des femmes idéales,
qui charment instantanément,
et nous leur paraîtrons banales,
nous qui voulons plaire autrement.
Nous sommes conquises
avec moins d'éclat!
De peur des surprises
la raison combat,
mais elles n'ont pas,
vos enchanteresses,
les effrois charmants
des premiers aveux,
ni les troubles, 
ni les ivresses
d'un bonheur que l'on rêve à deux!
Ces beautés célestes
savent tout charmer,
mais nous,
plus modestes, 
nous savons aimer

FRÉDÉRICK
Ne croyez-pas que je compare!

ELLEN, ROSE, MISS BENTSON
C'est votre esprit 
qui vous égare!

GÉRALD
Il est naïf en vérité!

FRÉDÉRICK
Je dis ce 
qu'on m'a raconté!...

ELLEN, ROSE, GÉRALD
MISS BENTSON
Vraiment son/ton...
...esprit s'égare.

FRÉDÉRICK
Non, non!

ELLEN, ROSE GÉRALD
MISS BENTSON
C'est trop de...
...naïveté! Quelle crédulité!
Ah! beaux faiseurs de systèmes...

FRÉDÉRICK
...je crois ce 
qu'on m'a raconté.
Moi, je hais tous les systèmes...

ELLEN, ROSE, GÉRALD
MISS BENTSON
...amoureux...
...du changement...

FRÉDÉRICK
...j'observe tout simplement.

ELLEN, ROSE, GÉRALD
MISS BENTSON,
...laissez-là vos poèmes...

ELLEN, ROSE
...et raisonnons un moment.

MISS BENTSON, GÉRALD
...et raisonnons froidement.

FRÉDÉRICK
Sans faire de poèmes,
j'observe tout simplement.

FRÉDÉRICK
Nous commettons un sacrilège
qu'un hindou ne pardonne pas!

GÉRALD
Qu'importe à des soldats!

FRÉDÉRICK
On tombe un jour sans bruit
enfermé dans un piège!

MISS BENTSON

Partons! Partons!

ROSE


Oh, des bijoux!

MISS BENTSON
Suivez-moi!

ELLEN
Des bijoux ravissants!
Laissez-nous les voir!

MISS BENTSON
Non! Non!

ELLEN
Quel dommage!

GÉRALD
Eh bien! j'en prendrai le dessin.

ELLEN
Vous resterez sans nous?

GÉRALD
Vous les mettrez
le jour de notre mariage!

ELLEN
Pourtant, si c'était dangereux...

GÉRALD
Non!

FRÉDÉRICK
C'est très imprudent.




Ah! le vilain métier
que celui d'homme sage!



Scène Sixième

GÉRALD
Prendre le dessin d'un bijou,
est-ce donc aussi grave!
Ah! Frédéric est fou!



Mais, d'où vient maintenant cette
crainte insensée?
Quel sentiment surnaturel
a troublé ma pensée
devant ce calme solennel!
Fille de mon caprice,
l'inconnue est devant mes yeux!
Sa voix à mon oreille glisse
des mots mystérieux. Non! non!
Fantaisie aux divins mensonges,
tu reviens m'égarer encore.
Va, retourne au pays des songes,
ô fantaisie aux ailes d'or.
Va! va! va,
retourne au pays des songes.
a fantaisie aux ailes d'or!



Au bras poli de la païenne
cet annelet dut s'enlacer!
Elle tiendrait toute en la mienne
la main qui seule y peut passer!
Ce cercle d'or, je le suppose,
a suivi les pas voyageurs
d'un petit pied qui ne se pose
que sur la mousse 
ou sur les fleurs.
Et ce collier encore parfumé d'elle,
de sa personne
encore tout embaumé,
a pu sentir battre son coeur fidèle,
tout tressaillant
au nom du bien-aimé.
Non! non! Fuyez! Fuyez, chimères,
rêves éphémères,
qui troublez ma raison.
Fantaisie aux divins mensonges,
tu reviens m'égarer encore, etc.
Lakmé -elle s'appelle Lakmé-
Mais quels sont ces doux murmures?
Quels sont ces chants emplis
d'enivrante langueur?




C'est elle... c'est Lakmé...
les mains pleines de fleurs...
c'est elle!

Scène Septième

LAKMÉ, MALLIKA
O toi qui nous protèges,
Garde-nous des pièges 
de nos persécuteurs



LAKMÉ
Et maintenant,
dans cette eau transparente
qui sur le sable d'or
murmure insouciante,
d'un soleil accablant
viens braver les ardeurs.

MALLIKA
Oui, profitons de l'heure propice
où les arbres touffus 
répandent sur la rive 
une ombre protectrice.





Scène Huitième

LAKMÉ
Mais je sens en mon coeur
des murmures confus!
Les fleurs 
me paraissent plus belles,
le ciel est plus resplendissant!
Les bois ont des chansons nouvelles,
l'air qui passe est plus caressant.
Je ne sais quel parfum m'enivre.
Tout palpite 
et je commence à vivre.
Pourquoi?
Pourquoi dans les grands bois aimé
je à m'égarer pour y pleurer?
Pourquoi suis-je attristée au chant
d'une colombe?
Pour une fleur fanée,
une feuille qui tombe?
Et cependant ces pleurs
ont des charmes pour moi,
je me sens heureuse.
Pourquoi?
Pourquoi chercher un sen
au murmure des eaux
dans les roseaux?
Pourquoi ces voluptés à sentir
dans l'espace
comme un souffle divin
qui m'embaume et qui passe?
Parfois aussi ma bouche a souri
malgré moi,
je me sens heureuse.
Pourquoi?

Scène Neuvième





Ah! Mallika! Mallika!

MALLIKA

Lakmé!

HADJI

Quel danger te menace?

LAKMÉ
 
Aucun! Je me trompais.
Tout m'effraie aujourd'hui!
Mon père ne vient pas,
et pourtant l'heure passe...
Allez tous deux vers lui, allez!







Scène Dixième

LAKMÉ
D'où viens-tu! Que veux-tu!
Pour punir ton audace
on t'aurait tué devant moi!
Mais je rougis de mon effroi!
Et je ne veux pas qu'on sache
que le pied d'un barbare
a souillé d'une tache
la demeure sacrée
où mon père se cache!
Oublie, et pour jamais,
ce qui frappe tes yeux.
Va-t'en! Va-t'en! Va-t'en!
je suis fille des dieux!

GERALD
Oublier que je t'ai vue,
te redressant tout émue,
sous un geste triomphant!
De colère frémissante,
inflexible, menaçante,
avec ce regard d'enfant!
Oublier que je t'ai vue
te redressant tout émue
avec ce regard d'enfant!

LAKMÉ
Jamais le plus téméraire,
jamais un hindou, mon frère,
n'oserait parler ainsi!
Et le dieu qui me protège
punira ton sacrilège.
Va-t'en, va-t'en, sors d'ici!

GERALD
Oublier que je t'ai vue!
Et cette grâce ingénue!
Et ce charme pénétrant!
Ah! tu...
...veux que je t'oublie...

LAKMÉ
D'où vient 
qu'à sa vue...

GERALD
...lors que je...
...sens que ma vie
à tes lèvres se suspend.

LAKMÉ
...de surprise émue,
mon coeur est tremblant!

GERALD
Oublier que je t'ai vue! etc.

LAKMÉ
A sa vue...
de surprise émue...
je sens en mon coeur...
l'ardeur...
d'une étrange fièvre, ah! va-t'en!
Tu ne savais pas, sans doute,
quel danger tu courrais!
Maintenant suis ta route. Va!
C'est la mort 
dont rien ne pourrait
te garder, va!

GERALD
Laisse-moi! Laisse-moi te regarder!

LAKMÉ
C'est pour moi 
dont il sait la haine,
et c'est pour me voir un instant,
qu'il brave la mort, qu'il l'attend!
Quelle force vers moi l'entraîne?
Rien ne l'épouvante...
D'où te vient
cette audace surhumaine?
Quel est le dieu qui te soutient?

GERALD
Quel dieu? quel dieu? Ah!
C'est le dieu de la jeunesse,
c'est le dieu du printemps.
C'est le dieu qui nous caresse
de ses baisers ardents;
par qui s'ouvrent les calices
des roses chaque jour:
c'est le dieu de tes caprices;
c'est l'amour!

LAKMÉ
Il m'a semblé qu'une flamme
avait passé sur mon âme.
L'emplissant toute d'émoi!
Quels sont ces mots nouveaux
pour moi?
Ah!
C'est le dieu de la jeunesse,
c'est le dieu du printemps, etc.
C'est le dieu de mes caprices!
C'est l'amour!

GERALD
Ah! reste, reste encore,
pensive et rougissante,
laisse passer sur ta douce pâleur
le charme enchanteur
de ta pudeur naissante!

LAKMÉ, GERALD
Ah! c'est le dieu de la jeunesse,
c'est le dieu du printemps, etc.

LAKMÉ


Grands dieux! voici mon père!
Fuis! Par pitié! par pitié!
Par pitié... pour moi!

GERALD
Non! je ne t'oublierai plus,
ô douce vision!



Scène Onzième

HADJI

Viens! là! là!

NILAKANTHA

Dans ma demeure!
Un profane est entré chez moi!

LAKMÉ
Je meurs d'effroi!

NILAKANTHA
II faut qu'il meure!
Vengeance! Vengeance!

NILAKANTHA, HINDOUS
Vengeance!


ACTO I
(Un jardín bien poblado donde se
entremezclan todas las especies de
flores de la India. Al fondo, junto a
un pequeño arroyo, una especie de
templo escondido entre la espesura de
los árboles. Es la hora del alba)

Escena Primera

(Hadji y Mallika abren una puerta
del jardín para dejar pasar a un grupo
de fieles que entran reverentemente)

MALLIKA, HADJI, HINDÚES.
A la hora de costumbre,
cuando la campiña embalsamada,
por la aurora inflamada,
festeja el día que nace,
unimos nuestros rezos,
para calmar la cólera
del amenazante Brahma.

NILAKANTHA
¡Sed tres veces bendecidos,
vosotros, que rendís homenaje
al sacerdote abandonado,
ridiculizado y ultrajado!
A nuestros odiosos vencedores
nosotros dejemos la cólera.
¡Ellos quieren expulsar a nuestros
dioses de sus templos seculares!
Pero, sobre sus cabezas, Brahma
prepara su venganza,
y, cuando ella estalle,
será la liberación.
En mi retiro, hoy,
el poder de dios brilla,
¡lo veo, yo asciendo hasta él
cuando escucho orar a mi hija!

(Todos se postran mientras se oye
a Lakmé rezar, fuera de escena.) 

Escena Segunda

LAKMÉ
¡Blanca Dourga,
pálida Shiva!
¡Poderoso Ganesa!
¡Vosotros, a quienes creó Brahma!

HINDÚES
¡Dourga, blanca Dourga,
¡Ganesa, protégenos!
¡Shiva, apaciguaos!
¡Dioses poderosos
que creó Brahma!

LAKMÉ
Blanca Dourga,
pálida Shiva, etc.

HINDÚES
¡Dourga, blanca Dourga! etc.

NILAKANTHA
Marchad en paz y repetid al partir,
el rezo matinal.
¡Marchad, marchad, dios os escucha!

HINDÚES
(todos ellos salen reverentemente)
A la hora de costumbre, etc.

Escena Tercera

NILAKANTHA
¡Lakmé, eres tú quien nos protege!
Y si yo puedo desafiar 
los odios sacrílegos 
del triunfante enemigo,
es que dios tiene piedad
de tu candor de niña.

LAKMÉ
Cuando Brahma, en su clemencia,
rompiendo una flor,
hizo la tierra y el cielo,
él nos dejó la miel,
¡y esa fue la esperanza!

NILAKANTHA
Me debo ir 
inmediatamente.

LAKMÉ
¿Ahora?

NILAKANTHA
¡No tengas miedo!
Me esperan en el único templo
que aún queda en pié
.en la ciudad.
¡La fiesta de mañana me reclama!

(a los dos sirvientes)

¡Permaneced cerca de Lakmé!

HADJI
Nosotros la cuidaremos.

MALLIKA
La cuidaremos los dos.

NILAKANTHA
Yo estaré de regreso
antes de que acabe el día.

LAKMÉ, MALLIKA, HADJI,
NILAKANTHA
Que el cielo te proteja,
que te lleve de la mano,
que expulse cualquier sacrilegio
a lo largo de tu camino.

(Nilakantha parte.)

Escena Cuarta

LAKMÉ
¡Ven, Mallika! 
Las ramas florecidas
derraman ya su sombra
sobre el arroyo sagrado
que corre, calmado y obscuro,
alborotado por el canto
de los pájaros alborotadores!

MALLIKA
¡Oh, mi dueña!
Esta es la hora 
en que te veo sonreír,
la hora bendita 
en que yo puedo leer
en el corazón siempre cerrado
de Lakmé.

Dúo

LAKMÉ
Cúpula espesa,
el jazmín 
a la rosa se asemeja, 
orilla florecida,
fresca mañana,
nosotras invocamos unidas.
¡Ah! Vayamos siguiendo
la corriente fugaz
en el agua temblorosa.
Con mano indolente
lleguemos al borde
donde el pájaro canta.
¡Cúpula espesa,
blanco jazmín,
nosotras invocamos unidas!

MALLIKA
Bajo la cúpula espesa
donde el blanco jazmín
a la rosa se asemeja,
sobre la orilla florida,
risueña a la mañana,
ven, vayamos unidas.
Dulcemente deslicémonos:
de su oleaje encantador
sigamos la corriente fugaz
en el agua temblorosa.
Con mano indolente
ven, lleguemos al borde,
donde el pájaro canta.
Bajo la cúpula espesa,
bajo el blanco jazmín
¡ah! vayamos  unidas.

LAKMÉ
Mas yo no sé 
qué miedo súbito
se apodera de mí
cuando mi padre parte solo
a su aldea maldita,
¡tiemblo de terror!

MALLIKA
Para que el dios Ganesa le proteja,
junto al estanque 
donde retozan alegres 
los cisnes de alas níveas,
vayamos a coger los lotos azules.

LAKMÉ
Sí, cerca de los cisnes
de alas níveas,
vayamos a coger lotos azules...

LAKMÉ
Cúpula espesa,
el jazmín 
a la rosa se asemeja, 
orilla florecida,
fresca mañana,
nosotras invocamos unidas.
¡Ah! vayamos siguiendo
la corriente fugaz
en el agua temblorosa.
Con mano indolente
lleguemos al borde
donde el pájaro canta.
¡Cúpula espesa,
blanco jazmín,
nosotras invocamos unidas!

MALLIKA
Bajo la cúpula espesa
donde el blanco jazmín
a la rosa se asemeja,
sobre la orilla florida,
risueña a la mañana,
ven, vayamos unidas.
Dulcemente deslicémonos:
de su oleaje encantador
sigamos la corriente fugaz
en el agua temblorosa.
Con mano indolente
ven, lleguemos al borde,
donde el pájaro canta.
Bajo la cúpula espesa,
bajo el blanco jazmín
¡ah! vayamos unidas.

(Las dos muchachas se desplazan
por la escena hacia la orillas del
riachuelo, suben a una barquilla
que allí se encuentra y se deslizan
con ella por el agua; sus voces,
como flotando sobre las aguas se
escuchan lejanas.)

Escena Quinta

(Se escuchan unas carcajadas: un
grupo de europeos se aproxima.
Entra Miss Bentson con sus pupilas
Rose y Ellen, acompañadas por dos
oficiales de la Armada Británica,
Gérald y Frédérick.)

MISS BENTSON
Miss Rose, Miss Ellen,
respetad el cercado.

ELLEN
Dejadnos mirar al menos
por entre los bambúes.

ROSE
La brecha está hecha,
¡podemos pasar!

(sale de entre los bambúes
y ella misma busca en el jardín.)

GÉRALD
Mirad Mistress Bentson
¡que corran las aventuras!

MISS BENTSON
Esto es muy irregular.

GÉRALD
¡Pero es muy emocionante!

FRÉDÉRICK
¡Peligroso de todas formas!

GÉRALD
¡Ahí está lo que nos tienta!

MISS BENTSON
Pero yo, yo debo ser prudente
como institutriz.

ELLEN
Esos árboles y esas flores
no tienen nada de amenazante.

FRÉDÉRICK
¡No os confiéis para nada!
Esa flor adorable,
ese estramonio tan puro,
resplandeciente de blancor,
¡en la India es un veneno!

MISS BENTSON
¡La India es abominable!

(Ellen ríe)

GÉRALD
Es un país encantador
ya que en él se puede morir
al morder una flor. 

FRÉDÉRICK
¡Ay, poeta, perdido en el cielo
por el que vuelas!
¿Reconoces tú
el loto de los Brahmanes
y la pagoda escondida 
donde se canta a Brama?
¡Estamos en casa de Nilakantha!

TODOS
¡Nilakantha!

GÉRALD
¿Ese Brahmán indómito que insufla
a los hindúes el odio vengador?

FRÉDÉRICK
Él ha hecho de su hija un divinidad
mejor aún, una hechicera
que se oculta, se dice,
como una diosa 
en este dulce paraíso
cerrado a los profanos.
Se llama Lakmé.

GÉRALD
¿Lakmé?

ELLEN
Cuando un mujer es bonita,
ella no hace bien ocultándose.

FRÉDÉRICK
En este país todo es locura
y yo me creo todo, 
sin dudar.

GÉRALD
¡Un ídolo a quien divinizan!

ROSE
¡A la que todos guardan con fervor!

GÉRALD
¡Y que jamás se humanizará!

MISS BENTSON
¡Yo la creo fea para dar miedo!

ELLEN
Una mujer siempre es sensible
al justo homenaje que se le rinde.

FRÉDÉRICK
En Europa, es bien posible,
pero aquí ¡todo es diferente!

ELLEN, ROSE, GÉRALD
MISS BENTSON,
¡Ah! buen fabricante de teorías,
amante de los cambios,
dejad ya vuestros poemas...

FRÉDÉRICK
No me gustan las teorías,
yo observo simplemente todo,
¡sin hacer poesías!

ELLEN, ROSE
... y razonemos un momento.

MISS BENTSON, GÉRALD
... y razonemos fríamente.

FRÉDÉRICK
Yo observo todo simplemente.

ELLEN, ROSE
Si, las mujeres...
... son por todas partes iguales,
¡afortunadamente!

MISS BENTSON, GÉRALD
Por todas partes son iguales.

FRÉDÉRICK
Las mujeres no son
por doquier iguales.

ELLEN, ROSE
Las mujeres...
... son iguales por doquier,
iguales...

MISS BENTSON
Por doquier 
las mujeres son iguales.

GÉRALD
Por doquier 
las mujeres son iguales
afortunadamente.

FRÉDÉRICK
Las mujeres no son todas iguales
afortunadamente.

ELLEN, ROSE
...afortunadamente...

GÉRALD, FRÉDÉRICK
Afortunadamente.

TODOS
...¡afortunadamente!

ELLEN
¿Y si buscamos un poco su huella
en este recinto misterioso?

FRÉDÉRICK
¡Oh, no! ¡eso sería una tal audacia
que haría enojar a todos sus dioses!

ROSE
(burlona)
¿Tiene ella una gracia divina?

FRÉDÉRICK
¡Dios mío, yo me lo imagino!

GÉRALD
(burlón)
¿Deberíamos estar a sus pies?

MISS BENTSON
(irónicamente)
¡Decid pues
que ella es mejor que nosotras!

FRÉDÉRICK
Yo no digo esa tontería. No,
mas, bajo este bello cielo de fuego,
las mujeres, que el sol embriaga,
de nosotros difieren un poco.
Su bizarra virtud no se da pompa;
¡el amor las toma 
sin ley ni contrato!
No es para nada
un amor de hechura coqueta,
no es el tierno 
y dulce sentimiento,
una felicidad de porte discreto,
que finaliza moralmente.
No, su corazón se embriaga
del placer de amar,
y para ellas, vivir,
no es más que complacer,
¡vivir, es complacer!

ELLEN
Esas son mujeres ideales,
que encantan instantáneamente,
y nosotras les parecemos banales,
nosotras que queremos
agradar también.
¡Nosotras somos conquistadas
con menos esplendor!
Al miedo de las sorpresas
la razón combate,
pero ellas no tienen,
vuestras seductoras,
los terrores encantadores
de las primeras declaraciones,
ni las turbaciones,
¡ni la embriaguez de una felicidad
que se sueña a dúo!
Esas bellezas celestiales
saben encantar,
pero nosotras, más modestas,
nosotras sabemos amar.

FRÉDÉRICK
¡No creáis que yo comparo!

ELLEN, ROSE, MISS BENTSON
¡Es vuestro espíritu 
quien os ofusca!

GÉRALD
¡Él es ingenuo en verdad!

FRÉDÉRICK
¡Yo digo aquello
que me han contado!...

ELLEN, ROSE, GÉRALD
MISS BENTSON,
Verdaderamente su / tu...
... espíritu se ofusca.

FRÉDÉRICK
¡No, no!

ELLEN, ROSE, GERALD
MISS BENTSON,
¡Ya está bien de...
... ingenuidad! ¡Vaya credulidad!
¡Ah! buen fabricante de teorías...

FRÉDÉRICK
... yo creo aquello
que me han contado.
A mi no me gustan las teorías...

ELLEN, ROSE, GÉRALD
MISS BENTSON
...amante...
...de los cambios...

FRÉDÉRICK
... yo observo simplemente todo.

ELLEN, ROSE, GÉRALD
MISS BENTSON,
... dejad ya vuestras poesías...

ELLEN, ROSE
... y razonemos un momento.

MISS BENTSON, GÉRALD
... y razonemos fríamente.

FRÉDÉRICK
Sin hacer poemas,
yo observo simplemente todo.

FRÉDÉRICK
¡Estamos cometiendo un sacrilegio
que un hindú no perdonaría jamás!

GÉRALD
¡Y qué le importa a unos soldados!

FRÉDÉRICK
¡Podemos un día caer sin ruido
encerrados en una emboscada!

MISS BENTSON
(alarmada)
¡Partamos! ¡Partamos!

ROSE
(señalando varias joyas que Lakmé
olvidó sobre una repisa de piedra)
¡Oh! ¡mirad las joyas!

MISS BENTSON
¡Seguidme!

ELLEN
¡Que joyas arrebatadoras!
¡Dejádnoslas ver!

MISS BENTSON
¡No! ¡No!

ELLEN
¡Que lástima!

GÉRALD
¡Pues bien! yo tomaré su diseño.

ELLEN
¿Quedaréis aquí sin nosotros?

GÉRALD
¡Vos os las pondréis
el día de nuestra boda!

ELLEN
Sin embrago, y si fuera peligroso...

GÉRALD
¡No!

FRÉDÉRICK
¡Esto es muy imprudente!

(mientras se van, dejando
a Gérald solo)

¡Ah! ¡qué incómodo menester
el de hombre sabio!

(Todos parten, menos Gérald)

Escena Sexta

GÉRALD
¡Copiar el diseño de una joya,
no será para tanto!
¡Ah! ¡Frédérick está loco!

(hace una pausa)

Pero, ¿de dónde viene ahora
este temor insensato?
¡Un sentimiento sobrenatural
ha turbado mi pensamiento
ante esta solemne calma!
¡Fruto de mi capricho,
la desconocida está ante mis ojos!
Su voz en mis oídos susurra
palabras misteriosas. ¡No! ¡no!
Fantasía de divinas mentiras,
tú vienes a extraviarme aún más.
Va, regresa al país de los ensueños,
fantasía con alas de oro.
¡Va! ¡va! va,
regresa al país de los ensueños,
¡fantasía con alas de oro!

(tomando un brazalete y examinándolo)

¡En el brazo pulido de la pagana
este brazalete debió estar sujeto!
¡Ella tenderá su mano en la mía
cuando quiera pasar!
Ese anillo de oro, lo supongo,
sobrevivió los pasos viajeros
de un pequeño pie que no se posa
más que sobre el musgo
o sobre las flores.
Y este collar todavía
con su perfume,
de su persona todavía embalsamado,
ha podido sentir su corazón fiel,
estremecerse con el nombre 
del amado.
¡No! ¡no! ¡Huid! Huid, quimeras,
sueños efímeros,
que turbáis mi razón.
Fantasía de divinas mentiras,
tú vienes a extraviarme aún más...
¡Lakmé!... ella se llama Lakmé ...
Mas ¿qué son esos dulces murmullos?
¿Qué cantos son esos llenos
de embriagante languidez?

(entran Lakmé y Mallika, mientras
Gérald permanece escondido)

¡Es ella... es Lakmé...
las manos llenas de flores...
es ella!

Escena Séptima

LAKMÉ, MALLIKA
¡Oh, tú que nos proteges,
protégenos de las trampas
de nuestros perseguidores!

(Ellas depositan sus flores.)

LAKMÉ
Y entretanto, 
ese transparente agua
que sobre la arena de oro
murmura indolente,
del sol agobiante 
desafía los ardores.

MALLIKA
Sí, aprovechemos la hora propicia
en la que los árboles espesos
esparcen sobre la orilla
una sombra protectora.

(Ella desaparece entre los árboles.
Lakmé va a seguirla, pero se para
ensoñadora.)

Escena Octava

LAKMÉ
¡Mas yo siento en mi corazón
murmullos turbadores!
¡Las flores me parecen más bellas,
el cielo es más resplandeciente!
Los bosques tienen
nuevas canciones,
la brisa que corre
es más acariciadora.
Yo no sé qué perfume me embriaga.
Todo palpita y yo comienzo a vivir.
¿Por qué?
¿Por qué en el amado gran bosque
yo me he afligido hasta llorar?
¿Por qué me entristece
el canto de una paloma?
¿Por una flor marchita,
una hoja que cae?
Y pese a esos lloros
sobre cosas encantadoras para mi,
yo me siento dichosa.
¿Por qué?
¿Por qué buscar un sentido
al murmullo de las aguas
entre las cañas?
¿Por qué estas voluptuosidades
sentidas en el espacio
como un soplo divino
que me embalsama y que pasa?
A veces también mi boca
sonríe a pesar mío,
yo me siento dichosa.
¿Por qué?

Escena Novena
		
(Súbitamente se percata de la
presencia de Gérald y lanza un 
grito involuntario)

¡Ah! ¡Mallika! ¡Mallika!

MALLIKA
(acudiendo a la carrera)
¡Lakmé!

HADJI
(llega corriendo también)
¿Qué peligro te amenaza?

LAKMÉ
(controlándose)
¡Ninguno! ¡Yo me engañé!
¡Todo me aterra hoy!
Mi padre no llega,
y sin embrago las horas pasan...
¡Id los dos con él, id!

(Al partir, Mallika y Hadji lanzan
una preocupada mirada a Lakmé.
Cuando ellos han desaparecido, ella
se acerca a Gérald, que continuaba
oculto.)

Escena Décima

LAKMÉ
¿De dónde vienes? ¿Qué quieres?
¡Para castigar tu audacia
te harán morir ante mi!
¡Pero yo enrojezco de espanto!
¡Y yo quiero que nadie sepa
que el pie de un bárbaro
ha ensuciado con una mancha
la morada sagrada
donde mi padre se oculta!
Olvida, y para siempre,
lo que tus ojos hieren.
¡Vete! ¡vete! ¡vete!
¡soy hija de los dioses!

GÉRALD
¡Olvidar que yo te he visto,
erguirte toda conmovida,
bajo un gesto triunfante!
¡De cólera temblorosa,
inflexible, amenazante,
con esa mirada de niña!
¡Olvidar que yo te he visto
erguirte e inquieta
con esa mirada de niña!

LAKMÉ
¡Jamás el más temerario,
jamás un hindú, mi hermano,
osaría hablar así!
El dios que me protege
castigará tu sacrilegio.
¡Vete, vete, sal de aquí!

GÉRALD
¡Olvidar que yo te he visto!
¡Y esa gracia ingenua!
¡Y ese encanto penetrante!
¡Ah! tú...
...quieres que yo te olvide...

LAKMÉ
¿De dónde viene 
que ante su mirada...

GÉRALD
... desde que yo...
... siento que mi vida
de tus labios depende.

LAKMÉ
... de sorpresa conmovido,
mi corazón se estremece!

GÉRALD
¿Olvidar que yo te he visto! etc.

LAKMÉ
Ante su vista...
de sorpresa conmovido...
yo siento en mi corazón...
el ardor...
de una extraña fiebre, ¡ah!, ¡vete!
¡Tú no conoces, posiblemente,
el peligro que corres!
Vuelve a tu camino. ¡Va!
¡Aquí está la muerte
de la que nadie podrá
salvarte, va!

GÉRALD
¡Déjame! ¡déjame volver a mirarte!

LAKMÉ
¡Es por mí que él conocerá el odio,
es por verme un instante,
que él desafía a la muerte,
que la espera!
¿Qué fuerza le atrae hacia mí?
Nada le asusta...
¿De dónde te viene
esta audacia sobrehumana?
¿Cuál es el dios que te sostiene?

GÉRALD
¿Cuál dios? ¿cuál dios? ¡Ah!
¡Es el dios de la juventud,
es el dios de la primavera.
Es el dios que nos acaricia
con besos ardientes;
por quien se abren los cálices
de las rosas cada día:
es el dios de tus caprichos;
es el amor!

LAKMÉ
Me ha parecido que una llama
ha pasado por mi alma.
¡La ha llenado toda de emoción!
¿Qué palabras nuevas
son estas para mí?
¡Ah!
Es el dios de la juventud,
es el dios de la primavera, etc.
¡Es el dios de mis caprichos!
¡Es el amor!

GÉRALD
¡Ah! ¡quédate, quédate aún,
pensativa y sonrojada,
deja pasar esa tuya dulce palidez
el atractivo encanto
de tu pudor naciente!

LAKMÉ, GÉRALD
¡Ah! es el dios de la juventud,
es el dios de la primavera, etc.

LAKMÉ
(escuchando los pasos de
su padre que regresa)
¡Gran dios! ¡está aquí mi padre!
¡Huye! ¡Por piedad! ¡por piedad!
Por piedad... ¡por mi!

GÉRALD
¡No! ¡yo no te olvidaré nunca,
dulce visión!

(sale)

Escena Decimoprimera

HADJI
(viendo la empalizada rota)
¡Venid! ¡ahí! ¡ahí!

NILAKANTHA
(con furor)
¡En mi casa!
¡Un profano ha entrado en mi casa!

LAKMÉ
¡Me muero de terror!

NILAKANTHA
¡Él debe morir!
¡Venganza! ¡Venganza!

NILAKANTHA, HINDÚES
¡Venganza!

(Cae el telón.)
 
ACTE II

Scène Première

Prélude




MARCHANDS CHINOIS,
HINDOUS
Allons, 
avant que midi sonne,
venez, on ne vend plus, 
on donne.
Jamais nous ne trompons personne.
Venez, le marché va finir,
venez, car nous allons partir
Allons, 
avant que midi sonne, etc.
Venez, le marché va finir
nous allons bientôt partir
Venez, le marché va finir!
Admirez cette babouche!
Gâteaux exquis à la bouche,
et ces mouchoirs merveilleux!
Et ravissants pour les yeux!
Voyez ces fraîches bananes
et ces feuilles de bétel.
Belles nattes de lianes!
Goûtez ces rayons de miel.
Admirez cette babouche!
Gâteaux exquis à la bouche!
Mouchoirs merveilleux!
Gâteaux excellents!
Gâteaux vraiment délicieux!
Charmant lés yeux!

MATELOTS
Servirez-vous les profanes,
fils de Brahma, roi du ciel?

MARCHANDS
Regardez-moi!
Ecoutez-moi!
Répondez-moi!
Achetez-moi!

MATELOTS
Servirez-vous les profanes, etc.

MARCHANDS
Accordez-moi la préférence!
Profitez de notre présence.
Regardez-moi!

MATELOTS
Allons! servez! ô fils de Brahma!

MARCHANDS
Regardez-moi! Ecoutez-moi! etc.
Achetez-moi! etc.
Ah! Allons, avant que midi sonne...

MATELOTS
Quand midi sonne....

MARCHANDS
...venez, on ne vend plus, 
on donne.

MATELOTS
...il faut partir.

MARCHANDS
Jamais nous ne trompons personne.

MATELOTS
Comment, personne...

MARCHANDS
Venez, 
le marché va finir, venez....
...car nous allons partir.

MATELOTS
...ici ne vient nous servir!

MARCHANDS
Allons, 
avant que midi sonne...

MATELOTS
Comment, personne,...

MARCHANDS
...venez, on ne vend plus, 
on donne.

MATELOTS
...pour nous servir!

MARCHANDS
Venez, le marché va ...
...finir. 
Nous allons bientôt partir.
Venez, le marché va finir!

MATELOTS
Faut-il qu'on vous bâtonne!
Allons! allons! 
Hâtez-vous de venir!

Scène Seconde

MISS BENTSON


Ces égoïstes
peu formalistes
causent de leurs amours
et me perdent toujours!

UN DOMBEN
Madame, la bonne aventure!

MISS BENTSON
Laissez-moi, je vous conjure.

UN MARCHAND CHINOIS
Voyez, ces bijoux dorés.

MISS BENTSON
Monsieur, vous m'exaspérez!

UN KOURAVAR
Laissez madame, on la désole!

MISS BENTSON
Ah! merci!
mais il me vole!

UN DOMBEN
Je vais lire dans votre main
quel bonheur vous attend demain.

MISS BENTSON
Mais monsieur! 
laissez-moi tranquille!

UN MARCHAND CHINOIS
Cet élixir rend la santé
et donne aux femmes la beauté.

MISS BENTSON
Merci, monsieur, c'est inutile!

UN KOURAVAR
Chacun son lot!

UN MARCHAND CHINOIS
Encore un mot!

UN DOMBEN
A moi plutôt!

UN MARCHAND CHINOIS
Encore un mot!

UN KOURAVAR
Chacun son lot!

UN DOMBEN
A moi plutôt!

UN MARCHAND CHINOIS
Encore un mot!

UN KOURAVAR

Chacun son lot,...

UN MARCHAND CHINOIS
Encore un mot! 

DOMBEN, MARCHANDS
A moi plutôt!

UN KOURAVAR
...son lot!

MISS BENTSON

Assez! Je suis la gouvernante
de la fille du Gouverneur!

FRÉDÉRICK

C'est Mistress Bentson en fureur!

ROSE

C'est Mistress Bentson...
qu'avez-vous!

FRÉDÉRICK
Qu'avez-vous?

MISS BENTSON
On me violente!

LA FOULE DU MARCHÉ
Venez, avant que midi sonne,...

FRÉDÉRICK, ROSE
Faut-il s'effrayer de la sorte...

FRÉDÉRICK
...pour quelques honnêtes marchands.

ROSE
...pour quelques marchands...

TOUS DEUX
...trop pressants?

MISS BENTSON
Voilà qu'ils font les innocents!
Et c'est ma montre 
qu'on emporte!

LA FOULE DU MARCHÉ
Ici l'on ne vend plus, on donne.
Nous allons bientôt partir.
Venez, le marché va finir.
Vite, avant que midi sonne, etc.


 
MISS BENTSON
Ciel! 
quel est ce nouveau tapage!

FRÉDÉRICK
C'est le signal du départ.

ROSE, FRÉDÉRICK
Le marché...
...déménage.




MISS BENTSON
Trop tard!

MARCHANDS, MATELOTS
C'est le signal...

ROSE, FRÉDÉRICK
C'est...le...

MARCHANDS
...du...

ROSE, FRÉDÉRICK,
MARCHANDS
...départ!

MISS BENTSON
Trop tard!

LA FOULE DU MARCHÉ
Voilà déjà que midi sonne

MATELOTS
Voilà midi qui sonne...

LA FOULE DU MARCHÉ
Venez, on ne vend plus, 
on donne.

MATELOTS
...partez, on vous l'ordonne.

LA FOULE DU MARCHÉ
Jamais nous ne trompons personne!  

MATELOTS
Faut-il qu'on vous bâtonne!

LA FOULE DU MARCHÉ
Venez, le marché va ...

MATELOTS
Allons, il faut partir.
Délivre-nous de ta présence,
ô sotte engeance!
car c'est la loi!

LA FOULE DU MARCHÉ
... finir, 
et maintenant il faut partir
Accordez-moi la préférence!
Ecoutez-moi! Regardez-moi!
Achetez-moi! Venez à moi!...
...C'est pour finir!

MATELOTS
Pour obéir...

LA FOULE DU MARCHÉ
Il faut partir.

MATELOTS
...il faut partir!

LA FOULE DU MARCHÉ
Voilà déjà ...
...midi qui sonne!

MATELOTS
Quand midi sonne...
...le marché doit finir!

LA FOULE DU MARCHÉ
Le marché va finir!




Scène Troisième

MISS BENTSON
Ils sont assourdissants!
Je demande du calme,
un peu de calme!

FRÉDÉRICK
Il faudra y renoncer 
pour aujourd'hui,
Mistress Bentson.

ROSE
Moi, j'adore ce tapage!

MISS BENTSON
Cependant, 
le marché est fini.

FRÉDÉRICK
Mais la fête commence!

MISS BENTSON
Et que vont-ils faire encore!

FRÉDÉRICK
Ils vont danser 
sur toutes les places,
et chanter à tous les coins de rue.
La foule se plaît à aller de l'un à
l'autre-tantôt ici, 
tantôt là.
C'est très amusant!

MISS BENTSON
Mais nous avons perdu 
Miss Ellen!

FRÉDÉRICK
Elle est sous la garde 
de son fiancé.

ROSE
Oh! elle ne court aucun danger.
Ah! Voici les danseuses!

MISS BENTSON
Quelles danseuses?

FRÉDÉRICK
N'avez-vous jamais entendu parler
des bayadères de l'Inde?

MISS BENTSON
Que font-elles ordinairement?

FRÉDÉRICK
Elles vivent dans les pagodes
pour la plus grande joie
des prêtres de Brahma.

MISS BENTSON
Ce sont des vestales!

FRÉDÉRICK
Si vous voulez. 
Ce sont des vestales
qui n'ont rien à garder!

MISS BENTSON
Oh! Shocking!

Airs de danse

Introduction

Terâna

Rektah

Persian

Coda, avec choeurs

LA FOULE
Hm! Hm! Ah! Ah!
Pour nos yeux charmés
dansez encor, filles des cieux!
Ah! Ah!
Ah! de votre danse, doublez l'essor.
Ah! tournez encor, plus vite encor!
Par la danse entraînante,
par la danse enivrante,
charmez nos yeux,
filles des cieux!








Scène Quatrième

ROSE

Voyez donc ce vieillard
et cette jeune fille.

FRÉDÉRICK
C'est un Sanniassy.

ROSE
Comme son regard brille!

FRÉDÉRICK
Il va dans la ville quêtant
de modestes offrandes
et sa fille dira 
ces pieuses légendes
que les Indiens aiment tant.

MISS BENTSON

Ah, Miss Ellen. Enfin!

FRÉDÉRICK
Toute joyeuse 
au bras de son fiancé.

Scène Cinquième

NILAKANTHA
C'est un pauvre qui mendie,
une diseuse de chansons.
Cette foule étourdie
s'éloigne quand nous passons.
Sous ce vêtement misérable
voit-on le justicier
qui poursuit un coupable!
Ces Anglais sentent-ils
tout leur sang se figer
en lisant sur mon visage
que je vais me venger?

LAKMÉ

Brahma nous défend-il
d'oublier un outrage?

NILAKANTHA
L'outrage d'un étranger?
Lakmé, ton doux regard se voile,
ton sourire s'est attristé;
comme on voit pâlir une étoile,
une ombre assombrit ta beauté.
C'est que dieu de nous se retire,
c'est qu'il attend 
la mort du criminel.
Mais je veux 
retrouver ton sourire,
oui, je veux 
retrouver ton sourire,
et dans tes yeux
je veux revoir le ciel!
Le coeur rempli 
d'ardentes fièvres,
j'ai voulu t'écouter dormir!
Un rêve passait sur tes lèvres
et je voyais ton front rougir.
C'est que dieu de nous se retire...

LAKMÉ
Ah! c'est de ta douleur
que je me sens émue.
Ma gaieté reviendra!
Vois-elle est revenue. 

NILAKANTHA
Si ce maudit 
s'est introduit chez moi,
s'il a bravé la mort 
pour arriver à toi
pardonne-moi ce blasphème, 
c'est qu'il t'aime!
Toi, ma Lakmé, toi,
la fille des dieux!
Il va triomphant par la ville;
nous allons retenir
cette foule mobile
et, s'il te voit, Lakmé,
je lirai dans ses yeux!
Affermis bien ta voix!
Sois souriante!
Chante, Lakmé, chante!
La vengeance est là!

LAKMÉ
Ah!

NILAKANTHA
Par les dieux inspirée, 
cette enfant vous dira
la légende sacrée
de la fille du Paria.

LA FOULE
Ecoutons la légende, écoutons!

Air des Clochettes

LAKMÉ
Où va la jeune hindoue,
fille des parias,
quand la lune se joue
dans les grands mimosas?
quand la lune se joue, etc.
Elle court sur la mousse
et ne se souvient pas
que partout on repousse
l'enfant des parias.
Elle court sur la mousse,
l'enfant des parias;
le long des lauriers roses,
rêvant de douces choses,
ah! elle passe sans bruit
et riant à la nuit! Ah!
Là-bas dans 
la forêt plus sombre
quel est ce voyageur perdu?
Autour de lui,
des yeux brillent dans l'ombre.
Il marche encore, 
au hasard, éperdu!
Les fauves rugissent de joie,
ils vont se jeter sur leur proie.
La jeune fille accourt 
et brave leurs fureurs;
elle a dans sa main la baguette
où tinte la clochette 
des charmeurs.
Ah! ah! ah! ah! ah! ah!
L'étranger la regarde,
elle reste éblouie.
Il est plus beau que les rajahs!
Il rougira, 
s'il sait qu'il doit la vie
à la fille des parias!
Mais lui, 
l'endormant dans un rêve,
jusque dans le ciel il l'enlève, 
en lui disant: ta place est là!
C'était Vichnou, fils de Brahma!
Depuis ce jour, au fond des bois,
le voyageur entend parfois
le bruit léger de la baguette
où tinte la clochette 
des charmeurs.
Ah! ah! ah! ah! ah! ah!

Scène Sixième

NILAKANTHA
La rage me dévore;
il n'est pas venu!
Je l'aurais reconnu!
Chante! chante encore!

LAKMÉ
Mon père!

NILAKANTHA
Chante! chante encore!

LA FOULE
Ah! chante encore!



NILAKANTHA
Chante! chante!

LAKMÉ
Où va la jeune hindoue,
fille des parias,
quand la lune se joue
dans les grands mimosas...

NILAKANTHA
Encor!

LAKMÉ
Elle court sur la mousse
et ne se souvient pas...

NILAKANTHA
Encor!

LAKMÉ
Ah!

NILAKANTHA
Chante!

LAKMÉ
Ah!

NILAKANTHA
Encor!

LAKMÉ


¡Ah! Ah!

GERALD
Lakmé!

NILAKANTHA
C'est lui!

LA FOULE
Qui la trouble ainsi?

LAKMÉ

C'est un mal que j'ignore...
n'est rien!
C'est fini...
Je veux ...
je veux chanter encore.
Ah!...

GERALD
La fille du Brahmane!

FREDERIC
Ici!

LAKMÉ
Ah!...

NILAKANTHA

Ah! Brahma t'inspirait;
l'étranger s'est trahi!

LAKMÉ
Ah! 

GERALD
C'est Lakmé, c'est elle!

FREDERIC
Sois prudent.

GERALD
Laisse-moi! Laisse-moi la revoir!

FREDERIC
On nous appelle!

GERALD
Attends!



LA FOULE
Les soldats! les soldats!

FREDERIC
Par cette enfant es-tu donc retenu?

GERALD
Non! non!



NILAKANTHA
Je le connais! Je le connais!
Dieu nous est revenu!







Scène Septième

NILAKANTHA
Au milieu des chants d'allégresse,
quand la foule suivra
le cortège de la déesse,
mon regard le désignera.
Des siens séparant le coupable,
sans bruit, pas à pas, nous irons.

CONSPIRATEURS
Des siens séparant le coupable,
sans bruit, pas à pas, nous irons.

NILAKANTHA
Et dans un cercle infranchissable
lentement nous l'enfermerons.

CONSPIRATEURS
Et dans un cercle infranchissable
lentement nous l'enfermerons.



Lentement nous l'enfermerons,



lentement nous l'enfermerons!

NILAKANTHA
Alors éloignez-vous sans crainte.
Je serai là!
J'ai préparé mon bras
pour cette tâche sainte
et c'est moi qui le frapperai!

CONSPIRATEURS
Des siens séparant le coupable,
sans bruit, pas à pas, 
nous irons...

LAKMÉ
O mon père, je te suivrai.

NILAKANTHA
Non! Mon coeur,
qui n'a jamais faibli,
se troublerait près de toi... Non!
Reste, reste avec Hadji!



Scène Huitième

HADJI
Le maître ne pense
qu'à sa vengeance.
Il n'a pas vu couler tes larmes,
ô maîtresse,
mais Hadji était là.
Hadji sait lire sur les visages;
il sait quelle trace y
laisse la douleur.
Il t'appartient et la vie d'Hadji
ne compte pas.
Quand tu étais enfant,
j'allais défier les tigres
dans les forêts sauvages
pour cueiller la fleur
que tu aimais...
J'allais au fond de la mer
chercher pour toi une perle
plus belle que toutes les perles.
Aujourd'hui tu es femme,
ta pensée a d'autres caprices,
ton coeur a d'autres désirs.
Si tu as un ennemi à punir, parle!
Si tu as un ami à sauver, ordonne!

Scène Neuvième



Duo

GÉRALD

Lakmé! Lakmé! C'est toi!
C'est toi que je revois!
Dans le vague d'un rêve
je t'ai vue en passant.
Le voile se soulève
et l'idole descend.
Je subis ta puissance,
par ton charme enchaîné,
et je vais sans défense
vers le ciel entraîné.

LAKMÉ
Mon ciel n'est pas le tien.
Le Dieu que tu révères
n'est pas celui que je connais;
au mien, si je te ramenais,
tous les hindous, nos frères,
devraient te protéger.
Tu ne courrais aucun danger.

GÉRALD
Viennent tous les dangers
du monde!
Dans l'ivresse profonde
où ma raison se perd,
verrais-je sous mes pas
un abîme entrouvert,
quand de tes longs cheveux
doucement tu m'effleures.

LAKMÉ
Je ne veux pas que tu meures!

GÉRALD
Ah! c'est l'amour endormi
qui de son aile t'effleure,
et ton coeur s'est raffermi,
tu ne veux pas que je meure!
Ah! c'est l'amour endormi, etc.

LAKMÉ
Hélas! c'est un ennemi
dont le souffle ardent m'effleure;
tout mon être en a frémi,
mais je ne veux pas qu'il meure!
Hélas! c'est un ennemi,
dont le souffle ardent m'effleure!

GÉRALD
Ah! c'est l'amour endormi,...

LAKMÉ
Ah! je ne veux pas qu'il meure!

GÉRALD
...tu ne veux pas que je meure!

LAKMÉ
Dans la forêt près de nous
se cache toute petite
une cabane en bambous
qu'un grand arbre vert abrite.
Comme un nid d'oiseaux peureux,
dans les lianes posée
et sous les fleurs écrasée,
elle attend des gens heureux.
Dans les lianes posée, etc.
Elle échappe à tous les yeux,
dehors, rien ne la révèle;
le grand bois silencieux
qui l'enferme est jaloux d'elle.
C'est là que tu me suivras.
Toujours à l'aube naissante
je reviendrai, 
souriante,
et c'est là que tu vivras!

GÉRALD
Toujours à l'aube naissante...

TOUS DEUX
Je viendrai... 
Tu reviendras souriante,
et c'est là 
que tu vivras!/ je vivrai!

GÉRALD
O douce enchanteresse,
parle, parle toujours!

LAKMÉ
Ah! viens, le temps presse
et les instants sont courts!

GÉRALD
Tu veux que je me cache,
tu ne peux pas savoir
qu'ici l'honneur m'attache,
l'honneur et le devoir.

LAKMÉ
Lakmé t'implore et te supplie!

GÉRALD
Demande-moi plutôt ma vie!

LAKMÉ
Ai-je donc perdu mon pouvoir!

GÉRALD
Ah! Lakmé, tu pleures!

LAKMÉ
Je ne veux pas que tu meures!

GÉRALD
Ah! c'est l'amour endormi, etc.

LAKMÉ
Hélas! c'est un ennemi...
...dont le souffle ardent 
m'effleure...

GÉRALD
Tu ne veux pas que je meure...
...Ah! ton coeur s'est raffermi...
...tu ne veux pas que je meure,
Lakmé, que je meure!

LAKMÉ
Ah! je ne veux pas qu'il meure!
C'est fini, les nôtres sont là!
Voici la déesse Dourga!

Scène Dixième



BRAHMANES
O Dourga ...
Dourga...
... toi qui renais
...entends...
... dans les flots
...nos voix!
... du Gange.
A nos yeux
Dourga
viens, apparais.
Entends...
Toi par qui ...
...nos voix.
...tout change.
Déesse d'or, entends nos voix,
que ton bras nous protège.
Tu nous souris et tu nous vois,
saluant ton cortège.
O Dourga, Dourga, 
toi qui renais...
Dourga, entends nos voix!
Déesse d'or, 
entends nos voix, etc.





ELLEN
Voyez cette ville en fête!

ROSE
Et ces cris, 
ces cris et ces hourras!

MISS BENTSON
Ils ont tous perdu la tête
pour leur déesse aux dix bras!

ELLEN, ROSE
Ils ont tous perdu la tête
pour leur déesse aux dix bras!

FRÉDÉRICK
C'est pour admirer la déesse
que tu nous as quittés ainsi?

GÉRALD
Oui! leur fête m'intéresse.

FRÉDÉRICK
La fille du Brahmane 
a passé par ici?

GÉRALD
C'est un rêve, une folie
qui passe et qu'on oublie,
mais dans mon coeur révolté
je sens avec épouvante
que Lakmé seule est vivante.
Je n'y vois que sa beauté!

BRAHMANES

O déesse! toi...
Esprit du Gange!
...par qui tout change.
O déesse!

FRÉDÉRICK
Je te ferais une belle morale...
...si nous ne partions pas demain.
Mais la guerre a du bon.
Cette fille idéale
ne sera plus sur ton chemin.




ELLEN, ROSE, MISS BENTSON
Comment fuir ce tapage?
Ils ont juré tous, je le gage,
de nous étourdir du soir au matin!

BRAHMANES, BAYADÈRES
O Dourga, Dourga, toi qui renais...
Déesse d'or 
entend nos voix, etc.
O déesse, viens encore, viens,
que ton bras nous protège!
Apparais, apparais!
Ô Dourga! Ah!
Viens, entend nous, ô Dourga!






GÉRALD
C'est un rêve, une folie,...

BRAHMANES
Esprit du Gange,...

GÉRALD
...qui passe et qu'on oublie.

BRAHMANES
...écoute-nous! 

GÉRALD
Mais dans mon coeur révolté
je sens avec épouvante
que Lakmé seule est vivante...
je n'y vois que sa beauté!




LAKMÉ
Hadji! ils l'ont tué!
Chut!
Ils croient leur vengeance assouvie!
Tu m'appartiens pour toujours.
Je ne vivais que de ta vie.
Dieu protège nos amours.

ACTO II

Escena Primera

Preludio. Los Pífanos

(Plaza pública con numerosas tiendas.
Al fondo, un templo)

MERCADERES CHINOS,
HINDÚES
¡Vamos!
Antes que el mediodía suene,
venid, aquí no vendemos,
aquí regalamos.
¡Jamás hemos engañado a nadie!
¡Venid, el mercado va a terminar,
venid, pues nos tenemos que ir!
¡Vamos!
Antes que el mediodía suene, etc.
¡Venid, el mercado va a terminar
y nosotros debemos irnos pronto!
¡Venid el mercado va a terminar!
¡Admirar estas babuchas!
¡Pasteles exquisitos para la boca,
y estos pañuelos maravillosos!
¡Son encantadores para los ojos!
¡Mirad estas frescas bananas
y estas hojas de betel!
¡Bellas esteras de vegetales!
¡Gustad estos panales de miel!
¡Admirar estas babuchas!
¡Pasteles exquisitos para la boca!
¡Pañuelos maravillosos!
¡Pasteles excelentes!
¡Pasteles deliciosos!
¡Encantadores para los ojos!

MARINEROS
¡Serviréis vosotros a los profanos,
hijos de Brahma, rey del cielo!

MERCADERES
¡Miradme!
¡Escuchadme!
¡Respondedme!
¡Compradme!

MARINEROS
¡Serviréis vosotros a los profanos...

MERCADERES
¡Cededme el paso!
Aprovechad mi presencia.
¡Miradme!

MARINEROS
¡Venga! ¡servid! ¡hijos de Brama!

MERCADERES
¡Miradme! ¡Escuchadme! etc.
¡Compradme! etc.
¡Ah! Vamos, antes que sea mediodía...

MARINEROS
Cuando suene el mediodía...

MERCADERES
... venid, aquí no vendemos,
aquí regalamos.

MARINEROS
... debemos partir.

MERCADERES
Jamás hemos engañado a nadie.

MARINEROS
¡Cómo, nadie...

MERCADERES
Venid,
el mercado va a terminar, venid...
... que nosotros debemos partir.

MARINEROS
... aquí nos viene a servir!

MERCADERES
Vamos,
antes que suene el mediodía...

MARINEROS
¡Cómo, nadie...

MERCADERES
... venid, 
aquí no vendemos, aquí regalamos.

MARINEROS
... para servirnos!

MERCADERES
Venid, el mercado va...
... terminar.
Nosotros debemos pronto partir.
¡Venid, el mercado va a terminar!

MARINEROS
¡Vais a probar nuestros bastones!
¡Vamos! ¡Vamos!
¡Apresuraos a venir!

Escena Segunda

MISS BENTSON
(separada de los demás  europeos
por la multitud))
¡Estos egoístas
poco educados
preocupados por sus amores
me pierden siempre!

UN ADIVINO
¡Madame, la buenaventura!

MISS BENTSON
Dejadme, os lo suplico.

UN MERCADER CHINO
Mirad estas joyas doradas.

MISS BENTSON
¡Señor, me exasperáis!

UN VAGABUNDO
¡Dejad a madame, la. molestáis!

MISS BENTSON
¡Ah! ¡gracias!
¡mas él me roba!

UN ADIVINO
Yo leo en vuestra mano
que la felicidad os espera mañana.

MISS BENTSON
¡Pero señor! 
¡dejadme tranquila!

UN MERCADER CHINO
Este elixir devuelve la salud
y da a las mujeres la belleza.

MISS BENTSON
¡Gracias, señor, es inútil!

UN VAGABUNDO
¡Cada uno según su suerte!

UN MERCADER CHINO
¡Una palabra aún!

UN ADIVINO
¡A mi antes!

UN MERCADER CHINO
¡Una palabra aún!

UNA VAGABUNDO
¡Cada uno según su suerte!

UN ADIVINO
¡A mi antes!

UN MERCADER CHINO
¡Una palabra aún!

UN VAGABUNDO
(robándole el bolso de mano)
¡Cada uno según su suerte!...

UN MERCADER CHINO
¡Una palabra aún!

ADIVINO, MERCADER
¡A mi antes!

UN VAGABUNDO
...¡su suerte!

MISS BENTSON
(furiosa)
¡Basta! ¡yo soy la institutriz
de la hija del Gobernador!

FRÉDÉRICK
(apareciendo en escena)
¡Esa es Mistress Bentson enfadada!

ROSE
(a su vez apareciendo)
¡Esa es Mistress Bentson!
¿qué os pasa?

FRÉDÉRICK
¿Qué os sucede?

MISS BENTSON
¡Estos me violentan!

MERCADERES
Venid, antes que sea mediodía,...

FRÉDÉRICK, ROSE
¿Es preciso asustar a la calaña...

FRÉDÉRICK
... de estos honestos mercaderes.

ROSE
... por algunos mercaderes...

LOS DOS
... demasiado apremiantes?

MISS BENTSON
¡Mirad qué inocentes que son!
¡Y mi reloj de bolsillo
me lo han robado!

MERCADERES
Aquí no vendemos, aquí regalamos.
Nosotros debemos ahora partir.
Venid, el mercado va a terminar.
Vamos, antes que sea mediodía, etc.

(suena la campana de la plaza)

MISS BENTSON
¡Cielos! 
¿qué es este nuevo alboroto?

FRÉDÉRICK
Es la señal de la partida.

ROSE, FRÉDÉRICK
El mercado...
... se ha terminado.

(los mercaderes se retiran
poco a poco)

MISS BENTSON
¡Demasiado tarde!

MERCADERES, MARINEROS
Esta es la señal...

ROSE, FRÉDÉRICK
Esta es... la...

MERCADERES
... del ...

ROSE, FRÉDÉRICK,
MERCADERES
... cierre!

MISS BENTSON
¡Demasiado tarde!

MERCADERES
¡Mira ahora el mediodía suena!

MARINEROS
¡Mira el mediodía suena...

MERCADERES
Venid, aquí no se vende,
aquí se regala.

MARINEROS
... partid, que os lo ordena!

MERCADERES
¡Jamás hemos engañado a nadie!

MARINEROS
¡Probaréis nuestros bastones!

MERCADERES
¡Venid, el mercado va...

MARINEROS
Venga, debéis partir.
¡Libradnos de vuestra presencia,
bruta calaña!
¡que es la ley!

MERCADERES
... terminar, 
y ahora debemos marcharnos.
¡Concededme la preferencia!
¡Escuchadme! ¡Miradme!
¡Compradme! ¡Venid a mi!
... ¡esto se acaba!

MARINEROS
¡Para obedecer...

MERCADERES
Debemos partir.

MARINEROS
... debéis partir!

MERCADERES
¡Mirad ahora...
... el mediodía suena!

MARINEROS
¡Cuando el mediodía suena...
... el mercado debe terminar!

MERCADERES
¡El mercado va a terminar!

(los mercaderes salen empujados 
por los guardias)

Escena Tercera

MISS BENTSON
¡Son ensordecedores!
¡Yo pido tranquilidad,
un poco de tranquilidad!

FRÉDÉRICK
Pues deberéis renunciar 
por hoy,
Mistress Bentson.

ROSE
¡Yo adoro todo este alboroto!

MISS BENTSON
Sin embargo,
el mercado ha terminado.

FRÉDÉRICK
¡Pero la fiesta comienza!

MISS BENTSON
¡Y que harán ahora!

FRÉDÉRICK
Ahora danzarán 
en todas las plazas,
y cantarán en todas las esquinas.
La gente comenzará a ir
de aquí para allá, 
de un sitio a otro.
¡Es de lo más emocionante!

MISS BENTSON
¡Pero nosotros hemos perdido
a Miss Ellen!

FRÉDÉRICK
Ella está protegida
por su prometido.

ROSE
¡Oh! ella no corre peligro alguno.
¡Ah! ¡Aquí están las danzarinas!

MISS BENTSON
¿Qué danzarinas?

FRÉDÉRICK
¿No habéis nunca oído hablar
de las bayaderas de la India?

MISS BENTSON
¿Qué hacen ellas ordinariamente?

FRÉDÉRICK
Ellas viven en las pagodas
para la mayor alegría
de los sacerdotes de Brahma.

MISS BENTSON
¡Eso son las vestales!

FRÉDÉRICK
Como queráis.
¡Ellas son las vestales
que no tienen nada que ocultar!

MISS BENTSON
¡Oh! ¡Escandaloso!

Danzas.

Introducción

Terâna

Rektah

Persa

Coda, con coro.

LA GENTE
¡Um! ¡Um! ¡Ah! ¡Ah!
¡Para nuestros encantados ojos
danzad otra vez, hijas del cielo!
¡Ah! ¡Ah!
¡Ah! de vuestra danza,
doblad el impulso.
¡Ah! girad otra vez, más rápido aún!
¡Por la danza atrayente,
por la danza embriagante,
encantáis nuestro ojos,
hijas del cielo!

(Al acabar el ballet, el gentío se
retira seguido de las bayaderas.
Entran Nilakantha, vestido de
sanniassy o penitente hindú,
acompañado de Lakmé)

Escena Cuarta

ROSE
(a Frédérick, señalando a Nilakhanta)
Mirad ese anciano 
con su joven hija.

FRÉDÉRICK
Es un penitente.

ROSE
¡Cómo brilla su mirada!

FRÉDÉRICK
Él acude a la ciudad
Pidiendo modestas ofrendas
y su hija contará 
piadosas leyendas
que a los hindúes gustan mucho.

MISS BENTSON
(Ellen y Gérald entran)
¡Ah, Miss Ellen! ¡Al fin!

FRÉDÉRICK
Muy alegre
del brazo de su prometido.

Escena Quinta

NILAKANTHA
Soy un pobre que mendiga,
y una declamadora de canciones.
La gente importunada
se aleja cuando nosotros pasamos.
¡Bajo estos vestidos miserables
ved al justiciero
que persigue a un culpable!
¿Esos ingleses sienten
sus sangre congelarse
leyendo ante mi vista
que me voy a vengar?

LAKMÉ
(tímidamente)
¿Brama nos prohibe
olvidar un ultraje?

NILAKANTHA
¿El ultraje de un extranjero?
Lakmé, tu dulce mirada se vela,
tu sonrisa está triste,
como vemos palidecer una estrella,
una sombra obscurece tu belleza.
Eso es que dios nos abandona,
eso es que él espera
la muerte del criminal.
Mas yo quiero
volver a encontrar tu sonrisa,
sí, yo quiero volver a encontrar
tu sonrisa,
¡y en tus ojos hallar
de nuevo el cielo!
¡Con el corazón repleto
de ardientes fiebres,
yo he querido escucharte dormir!
Un sueño pasó por tus labios
y yo vi tu frente enrojecer.
Eso es que dios nos abandona...

LAKMÉ
¡Ah! es por tu dolor
que yo me siento conmovida.
¡Mi alegría volverá!
Mírala, ella regresa.

NILAKANTHA
Si ese maldito
ha entrado en mi casa,
si ha desafiado a la muerte
para llegar a ti,
perdóname esta blasfemia,
¡eso es que él te ama!
¡A ti, mi Lakmé, a ti,
la hija de los dioses!
Él va triunfante por la ciudad;
nosotros iremos
detrás de la gente que circula
y, si él te ve, Lakmé,
¡yo leeré en sus ojos!
¡Afina bien tu voz!
¡Sonríe!
¡Canta, Lakmé, canta!
¡La venganza está cercana!

LAKMÉ
¡Ah!

NILAKANTHA
Por los dioses inspirada,
esta niña os cantará
la leyenda sagrada
de la hija del Paria.

LA GENTE
¡Escuchemos la leyenda, escuchemos!

Aria de las Campanillas

LAKMÉ
¿Dónde va la joven hindú,
hija de los parias,
cuando la luna juega
entre las grandes mimosas?
cuando la luna juega, etc.
Ella corre bajo las mimosas
y no recuerda para nada
que todos rechazan
a la hija de los parias.
Ella corre bajos las mimosas,
la hija de los parias;
a lo largo de los laureles rosados,
soñando con dulces cosas,
¡ah! ¡ella pasa sin ruido
y riendo a la noche! ¡Ah!
Pero, allí en la floresta
más obscura,
¿quién es ese viajero perdido?
Alrededor de él,
ojos brillan en la sombra.
¡Él camina aún, al azar, perdido!
La fieras rugen de alegría,
ellas quieren lanzarse
sobre su presa.
La joven hija se les acerca
y calma sus furores;
ella tiene en la mano una varita
donde repican
las campanillas encantadas.
¡Ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah!
El extranjero la mira,
ella queda deslumbrada.
¡Él es más bello que los rajás!
¡Él enrojecerá si sabe
que le debe la vida
a la hija de los parias!
Pero él la adormece con un sueño,
mientras que asciende al cielo,
diciéndole: ¡tu sitio está allí!
¡Era Visnú, hijo de Brahma!
Desde aquel día,
en el fondo del bosque,
el viajero escucha algunas veces
el sonido ligero de la varita
en la que tintinean
las campanillas encantadas.
¡Ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah! ¡ah!

Escena Sexta

NILAKANTHA
La rabia me devora;
¡él no ha venido!
¡Yo lo habría reconocido!
¡Canta! ¡canta más!

LAKMÉ
¡Padre mío!

NILAKANTHA
¡Canta! ¡canta otra vez!

LA GENTE
¡Ah! ¡canta más!

(aparecen Gérald y Frédérick)

NILAKANTHA
¡Canta! ¡canta!

LAKMÉ
¿Dónde va la joven hindú,
hija de los parias,
cuando la luna juega
entre las grandes mimosas?...

NILAKANTHA
¡Otra vez!

LAKMÉ
Ella corre bajo las mimosas
y no recuerda para nada...

NILAKANTHA
¡Más!

LAKMÉ
¡Ah!

NILAKANTHA
¡Canta!

LAKMÉ
¡Ah!

NILAKANTHA
¡Aún más!

LAKMÉ
(fatigada, Gérald hace un
movimiento para ayudarla)   
Ah! ¡Ah!

GÉRALD
¡Lakmé!

NILAKANTHA
¡Es él!

LA GENTE
¿Qué la turba así?

LAKMÉ
(intentando controlarse)
Es un mal que no conozco...
¡no es nada!
Ha pasado...
Yo quiero...
yo quiero cantar más.
¡Ah!...

GÉRALD
¡La hija del Brahmán!

FRÉDÉRICK
¡Aquí!

LAKMÉ
¡Ah!...

NILAKANTHA
(a su hija)
¡Ah! Brama te ha inspirado;
¡el extranjero se ha traicionado!

LAKMÉ
¡Ah!

GÉRALD
¡Es Lakmé, es ella!

FRÉDÉRICK
¡Ten prudencia!

GÉRALD
¡Déjame! ¡Déjame mirarla!

FRÉDÉRICK
¡Nos llaman!

GÉRALD
¡Espera!

(desfila una compañía de soldados)

LA GENTE
¡Los soldados! ¡los soldados! 

FRÉDÉRICK
¿Por esta niña te quedas?

GÉRALD
¡No! ¡no!

(salende entre el gentío)

NILAKANTHA
¡Sé quién es! ¡Sé quién es!
¡Dios ha regresado con nosotros!

(Soldados ingleses desfilan por la
escena acompañados de flautas y
tambores. El gentío los sigue y se
dispersa. Nilakantha y los
Conspiradores forman un grupo.)

Escena Séptima

NILAKANTHA
En mitad de los cánticos de alegría,
cuando la gente seguirá
el cortejo de la diosa,
mi mirada le señalará.
De los suyos separando al culpable,
sin tumulto, paso a paso, acudiremos. 

CONSPIRADORES
De los suyos separando al culpable,
sin tumulto, pasa a paso, acudiremos.

NILAKANTHA
Y dentro de un círculo infranqueable
lentamente le encerraremos.

CONSPIRADORES
Y dentro de un círculo infranqueable
lentamente le encerraremos.

(repitiendo con Nilakantha)

Lentamente le encerraremos,

(bajos solos) 

¡lentamente le encerraremos!

NILAKANTHA
Entonces alejaos sin temor.
¡Yo estaré allí!
Tengo preparado mi brazo 
para esta santa tarea
¡y yo seré quien le herirá!

CONSPIRADORES
De los suyos separando al culpable,
sin tumulto, paso a paso, 
acudiremos...

LAKMÉ
Oh padre mío, yo te seguiré.

NILAKANTHA
¡No! Mi corazón,
que nunca ha desfallecido,
se turbaría cerca de ti... ¡No!
¡Quédate, quédate junto a Hadji!

(Nilakantha sale con sus seguidores)

Escena Octava

HADJI
El amo sólo piensa en su venganza. 
Él no ha visto correr tus lágrimas,
ama mía, 
pero Hadji está aquí.
Hadji sabe leer en las miradas;
él sabe la huella que deja el dolor.
Él te pertenece y la vida de Hadji
no tiene importancia.
Cuando eras pequeña,.
yo desafié a los tigres
en la jungla salvaje 
para coger la flor que tu amas... 
Yo bajé al fondo del mar 
a buscar para ti una perla
más bella que ninguna.
Hoy tú eres ya mujer,
tu pensamiento tiene
otros caprichos,
tu corazón tiene otros deseos.
¡Si tienes un enemigo que castigar,
dilo!
¡Si tienes un amigo que salvar,
ordena!

Escena Novena

(entra Gérald, Hadji sale)

Dúo.

GÉRALD
(regresando impetuoso)
¡Lakmé! ¡Lakmé! ¡Eres tú!
¡Es a ti a quien veo de nuevo!
En un vago sueño
te he visto pasar.
El velo se alza
y el ídolo desciende.
Yo sufro tu dominio,
por tu encanto encadenado,
y voy sin defensa
hacia el cielo arrebatado.

LAKMÉ
Mi cielo no es el tuyo.
El Dios que tu veneras
no es el que yo conozco;
si yo te condujera al mío,
todos los hindúes, nuestros hermanos,
deberían protegerte.
Tú no correrías ningún peligro.

GÉRALD
¡Que vengan todos los peligros
del mundo!
Desde la embriaguez profunda
donde mi razón se pierde,
veo yo bajo mis pasos
el abismo entreabierto
cuando tus largos cabellos
dulcemente me rozan.

LAKMÉ
¡Yo no quiero que tú mueras!

GÉRALD
¡Ah! es el amor adormecido
que con sus alas te roza,
y tu corazón se fortalece,
¡tú no quieres que yo muera!
¡Ah! es el amor adormecido, etc.

LAKMÉ
¡Ay de mí! este es un enemigo
que con su aliento ardiente me roza;
todo mi ser está temblando,
¡pero yo no quiero que él muera!
¡Ay de mí! ?es un enemigo
que con su aliento ardiente me roza!

GÉRALD
¡Ah! es el amor adormecido,...

LAKMÉ
¡Ah! ¡yo no quiero que él muera!

GÉRALD
... ¡y tú no quieres que yo muera!

LAKMÉ
En la selva cerca de aquí
está oculta, pequeñita,
una cabaña de bambúes
que un gran árbol verde cobija.
Como un nido
de pajarillos temerosos,
entre las lianas colocada
y por las flores cubierta,
ella espera gente afortunada.
Entre lianas colocada, etc.
Oculta a las miradas,
desde fuera, nadie la ve;
el gran bosque silencioso
la oculta celoso de ella.
Allí tú me seguirás.
¡Cada día al nacer el alba
yo regresaré, sonriente,
y es allí donde tú vivirás!

GÉRALD
Cada día al nacer el alba...

LOS DOS
Yo volveré...
Tú volverás sonriente,
¡y es allí donde 
tú vivirás / yo viviré!

GÉRALD
¡Oh dulce hechicera,
háblame, háblame siempre!

LAKMÉ
¡Ah! ¡ven, el tiempo corre
y los instantes son cortos!

GÉRALD
Tú quieres que yo me oculte,
y tú no puedes saber
que aquí el honor me ata,
el honor y el deber.

LAKMÉ
¡Lakmé, te implora y te suplica!

GÉRALD
¡Pídeme antes la vida!

LAKMÉ
¡Ay! ¡yo he perdido mi poder!

GÉRALD
¡Ah! ¡Lakmé, tú lloras!

LAKMÉ
¡Yo no quiero que tú mueras!

GÉRALD
¡Ah! es el amor adormecido, etc.

LAKMÉ
¡Ay de mí! es un enemigo...
que con su aliento ardiente
me roza...

GÉRALD
Tú no quieres que yo muera...
... ¡Ah! y tu corazón se fortalece...
... tú no quieres que yo muera,
Lakmé, que yo muera!

LAKMÉ
¡Ah! ¡yo no quiero que él muera!
¡Se acabó, los nuestros están aquí!
¡Aquí está la diosa Dourga!

Escena Décima

(Los Brahmanes entrando en el templo)

BRAHMANES
Oh Dourga...
Dourga...
...tú que renaces
...escuchas...
...entre las aguas
... ¡nuestra voz!
...del Ganges.
A nuestros ojos
Dourga
ven, aparece
Escuchas...
Tú para que
...nuestra voz.
...todo cambie.
Diosa de oro,
escucha nuestras voces,
que tu brazo nos proteja.
Tú nos sonríes y tú nos ves,
saludando tu cortejo.
Oh Dourga, Dourga,
tú que renaces...
¡Dourga, escucha nuestras voces!
Diosa de oro,
escucha nuestras voces, etc.

(Miss Bentson, Frédérick y Rose 
aparecen en la cola de la procesión)

ELLEN
¡Mirad, la ciudad está en fiestas!

ROSE
¡Esos gritos,
esos gritos y esos hurras!

MISS BENTSON
¡Todos han perdido la cabeza
por su diosa de diez brazos!

ELLEN, ROSE
¡Todos han perdido la cabeza
por su diosa de diez brazos!

FRÉDÉRICK
¿Es para admirar a la diosa
por la que tú nos has dejado así?

GÉRALD
¡Sí! su fiesta me interesa.

FRÉDÉRICK
¿La hija del Brahmán 
pasó por aquí?

GÉRALD
Es un sueño, una locura
que pasa y se olvida,
pero en mi corazón revuelto
yo siento con espanto
que sólo Lakmé vive.
¡Yo sólo veo su belleza!

BRAHMANES
(desde el interior del templo)
¡Oh diosa, tú...
¡Alma del Ganges!
...por quien todo cambia!
¡Oh diosa!

FRÉDÉRICK
Yo te daré a ti moral,...
...si no partimos mañana.
Mas la guerra tiene algo bueno.
Esta joven ideal
no estará más en tu camino.

(La procesión sale del templo
escoltando la imagen de Durga.)

ELLEN, ROSE, MISS BENTSON
¿Cómo escapar de este alboroto?
¡Estos han jurado, apuesto por ello,
aturdirnos de la mañana a la noche!

BRAHMANES, ADORADORES
¡Oh Dourga, Dourga,
tú que renaces, etc!
Diosa de oro
escucha nuestras voces, etc.
¡Oh Diosa, ven otra vez, ven,
que tu brazo nos proteja!
¡Aparece, aparece! ¡Oh Dourga! ¡Ah!
¡Ven, escúchanos, oh Dourga!

(La procesión sale de escena,
seguida por el gentío. Nilakantha
regresa con los Conspiradores, que
se ponen cerca de Gérald)

GÉRALD
Esto es un sueño, una locura,...

BRAHMANES
Alma del Ganges,...

GÉRALD
... que pasa y que se olvida.

BRAHMANES
...¡escúchanos!

GÉRALD
Mas en mi corazón revuelto
yo siento con pavor
que tan sólo Lakmé vive...
¡yo sólo veo su belleza!

(Acuchillado por Nilakantha
Gérald cae al suelo.)

LAKMÉ
¡Hadji! ¡le han herido!
¡Sssttt!
¡Ellos creen su venganza satisfecha!
Tú me perteneces para siempre.
Yo viviré de tu vida.
Dios protege nuestros amores.
(Cae el telón.)
 
ACTE III
Scène Première







Berceuse

LAKMÉ
Sous le ciel tout étoilé
le ramier blanc 
au loin s'en est allé.
Ah! reviens, ma voix t'appelle;
mon doux ami, reviens,
ferme ton aile.
Sous le ciel tout étoilé, etc."

Il dort! 
Puisse encore un moment
ma naïve chanson
le bercer doucement.
Puisse-t'il près de moi
reposer un moment.

"Sous le ciel tout étoilé,
le ramier blanc, hélas! 
s'en est allé.
Sa compagne, qui l'appelle,
n'entendra plus jamais
battre son aile.
Sous le ciel, etc.
Ah! reviens, ah!

GÉRALD
Quel vague souvenir
alourdit ma pensée?
Et sur ma poitrine oppressée
quel rêve s'est appesanti?
Sous un charme accablant
je reste anéanti.

Je me souviens...
La ville était en fête,
j'allais dans mon extase,
à demi réveillé,
quand 1'éclairs d'un poignard
à mes yeux a brillé
et la nuit s'est faite.

LAKMÉ
Alors Hadji,
dans l'ombre se glissant,
t'a transporté 
sous ce toit de verdure.
J'ai ramené la vie
à ton front pâlissant,
les filles de ma caste
apprennent en naissant
comment le suc des fleurs
guérit une blessure.

GÉRALD
Je me souviens, sans voix, inanimé,
je te voyais sur mes lèvres penchée;
mon âme à tes regards
toute entière attachée,
revivait sous ton souffle,
ô ma douce...

Cantilène

...Lakmé!
Lakmé! Lakmé!
Ah! viens, dans la forêt profonde
l'aile de l'amour a passé,
et, pour nous séparer du monde,
sur nous 
le ciel s'est abaissé.
Ah! Viens, dans la forêt profonde
et pour nous séparer du monde
l'aile de l'amour a passé.
Ces fleurs courant capricieuses
ont des senteurs voluptueuses
qui jettent au coeur amolli
l'ivresse et l'oubli.
Ah! viens, dans la forêt profonde
pour nous faire séparer du monde
l'aile de l'amour a passé!

LAKMÉ
Là, je pourrai t'entendre.
Nous vivrons tous les deux
et je pourrai t'apprendre
l'histoire de nos dieux.
Nous chanterons ensemble
ces dieux trois fois bénis,
devant lesquels tout tremble,
qui nous ont réunis,
et ton âme enflammée
de bonheur s'emplira
sur la terre charmée
que protège Brahma.

CHOEUR DES COURTISANS
Ah!...
...Ah!

GÉRALD
Ecoute!
On passe sur la route
qui longe la forêt.

COUPLES D'AMOUREUX
Ah!...
...Ah!

LAKMÉ
Personne ici ne nous découvrirait!

COUPLES D'AMOUREUX
Descendons la pente
doucement,
la source qui chante nous attend.
Près de son murmure,
deux à deux,
puisons l'onde pure
sous les cieux.
Descendons la pente, etc.

AUTRES COUPLES
Ah!...
...Ah!

GÉRALD
Quel est ce chant
plein de tendresse...
...qui passe comme une caresse?

LAKMÉ
Ce sont des couples amoureux
qui, par les doux chemins ombreux,
vont à la source vénérée,
pour puiser l'eau sacrée,
chère aux amants heureux.
Quand ils ont effleuré,
de leurs lèvres brûlantes,
la même coupe, ils sont unis,
et pour toujours.
Et les déesses bienfaisantes
veillent sur leurs amours.

LAKMÉ, GÉRALD
Et les déesses bienfaisantes
veillent sur leurs amours.

COUPLES D'AMOUREUX
Descendons la pente 
doucement...

AUTRES COUPLES
Ah!

LAKMÉ
Nous ne pourrions sans crainte
suivre ces amoureux
tout les deux
mais à la source sainte
j'irai seule pour toi.

COUPLES D'AMOUREUX
...la source qui chante, etc.

AUTRES COUPLES
Ah!

COUPLES D'AMOUREUX
Puisons l'onde pure 
sous les cieux!

AUTRES COUPLES
Ah!

LAKMÉ
Attends-moi!

COUPLES D'AMOUREUX
Descendons la...

AUTRES COUPLES
Ah!

GÉRALD
O douce tentatrice!

COUPLES D'AMOUREUX
...pente doucement!

LAKMÉ
Attends-moi!

COUPLES D'AMOUREUX
La source...

AUTRES COUPLES
Ah!

COUPLES D'AMOUREUX
...qui chante nous attend... Ah!



GÉRALD
Je vis de ton caprice
et de ta volonté!

COUPLES D'AMOUREUX
Hm!

Scène Seconde



FRÉDÉRICK
Vivant!

GÉRALD
Ah! Frédéric!

FRÉDÉRICK
J'ai marché sous les hautes fougères
qu'on venait de froisser;
j'ai vu sur les bruyères
et sur la mousse au reflet blanc,
des gouttes de sang!
Je t'ai cru mort!
Que fais-tu là!

GÉRALD
Je rêve...

FRÉDÉRICK
Quand les nôtres 
vont partir?

GÉRALD
Laissez-moi me souvenir...

FRÉDÉRICK
Quand le pays tout entier 
se soulève!

GÉRALD
Hier on m'a frappé!
Lakmé m'a sauvé!

FRÉDÉRICK
La fille du Brahmane?

GÉRALD
Elle m'a fait revivre 
dans un monde
où je reste éperdu... 
sans force... ivre
de son charme et de son amour!

FRÉDÉRICK
Ah! je connais ces ivresses 
d'un jour!
Elle te paraît charmante,
livrant toute son âme
aux amours inconstants,
cette fille de l'Inde,
ardente et frémissante
sous les caresses du printemps!

GÉRALD
Non! c'est un coeur
qui s'éveille et se donne,
c'est un amour naissant
que la pudeur étonne.

FRÉDÉRICK
Alors, 
il faut la fuir à l'instant même!
Garde-toi d'un remords,
si tu crois qu'elle t'aime.
Ces enfants-là 
ne savent pas souffrir.

GÉRALD
Je l'envelopperai
si bien de ma tendresse...

FRÉDÉRICK
Et Miss Ellen?

GÉRALD
Je subis le pouvoir
d'une enchanteresse...

FRÉDÉRICK
Et ton devoir?

GÉRALD
Mon devoir?

FRÉDÉRICK
Et notre passion, à nous tous,
la meilleure;
notre honneur de soldat!
C'est demain qu'on se bat!

GÉRALD
Demain!

FRÉDÉRICK
Nous partons...
Nous partons dans une heure!

GÉRALD
J'y serai!

FRÉDÉRICK
Je t'ai retrouvé! Il est...
...sauvé!

GÉRALD
J'y serai!



...C'est Lakmé!
C'est Lakmé
qui m'apporte l'eau sainte.

FRÉDÉRICK
Oh! 
Maintenant tu peux la voir,
je suis sans crainte
et je t'attends!
Il est sauvé!



Scène Troisième

Duo

LAKMÉ
Ils allaient deux à deux
et les mains enlacées,
les jeunes amoureux.
Moi, je marchais près d'eux,
seule avec mes pensées.
J'allais le coeur tout en émoi,
comme eux, de tendresse altérée.
Et maintenant, écoute-moi.
Quand à la même coupe
on a bu l'eau sacrée,
on reste pour toujours unis!




Ce n'est plus toi!

GÉRALD
Lakmé!

LAKMÉ
Ah! Ce n'est plus toi!
Quand tu parlais ton âme
sur tes lèvres se posait.
Ton regard n'a plus la flamme
qui m'embrasait,
sur ton visage un nuage a passé
et l'a glacé!

GÉRALD
N'es-tu plus l'enfant charmante
pour qui j'ai tout oublié?

LAKMÉ
Ce n'est plus toi!

GÉRALD
Es-tu moins belle et moins aimante?

LAKMÉ
Ce n'est plus toi!

GÉRALD
Moins belle et moins aimante?

LAKMÉ
Veux-tu qu'à mon destin
ton destin soit lié ?

GÉRALD
Je veux ce que tu veux,
je veux ce que t'inspire
ton caprice, je veux...
je veux te voir sourire.

LAKMÉ
Quel que soit le dieu clément
dont tu bénis la puissance,
quelle que soit ta croyance,
tu sais ce que vaut un serment!

GÉRALD
Ciel!

VOIX DES SOLDATS
Alerte!

GÉRALD
Nos soldats!

VOIX DES SOLDATS
Alerte! Courage!

LAKMÉ
Jure!

VOIX DES SOLDATS
Courage!

GÉRALD
Ce sont eux!

VOIX DES SOLDATS
Marchons...

LAKMÉ
Jure!...

VOIX DES SOLDATS
...le coeur content!

LAKMÉ
...Et tu m'appartiendras!

GÉRALD
Lakmé!

VOIX DES SOLDATS
Marchons en chantant!

LAKMÉ
Tu n'oses pas!

VOIX DES SOLDATS
Hardi voyage,
chansons et combats,
sont le...

LAKMÉ
C'est là-bas que va sa pensée!

VOIX DES SOLDATS
...partage des vrais 
soldats!...
...Vers notre mère,
allez triomphants,
vers l'Angleterre
volez...

LAKMÉ
Son coeur a tressailli...

VOIX DES SOLDATS
...nos chants!

LAKMÉ
...et sa patrie à ses yeux
s'est dressée!
Tout est fini!






GÉRALD
Lakmé! Lakmé! qu'as-tu?

LAKMÉ
Tu m'as donné le plus doux rêve,
qu'on puisse avoir 
sous notre ciel.
Reste encore, pour qu'il s'achève,
ici, loin du monde réel.
Tu m'as dit des mots de tendresse
que les hindous ne savent pas.
C'est toi qui m'as appris 
l'ivresse des aveux 
murmurés tout bas.
Ah! 
Tu m'as donné le plus doux rêve...

GÉRALD
Ce que je lis sur ton visage,
ma Lakmé, me glace d'effroi!
De tout, mon âme se dégage
et je ne serai plus qu'à toi!

LAKMÉ
Ah! maintenant je veux te croire.
Voici la coupe où 
je vais boire.




Prends!

GÉRALD
A toi! Lakmé, et pour toujours!

LAKMÉ
C'est la fête de nos amours!

GÉRALD

Qu'autour de moi tout sombre,
je ne veux pas une ombre
je ne veux pas une ombre
sur ton front enchanté.
Je reste sous le charme.
Que jamais une larme
ne me voile ta beauté!

LAKMÉ
C'est la fête de nos amours!

GÉRALD
Qu'autour de moi tout sombre, etc.
Je reste sous le charme...

LAKMÉ
C'est ma première larme...

GÉRALD
...que jamais une larme...

LAKMÉ
...et je meurs sous le charme...

GÉRALD
...que jamais une larme...

LAKMÉ
...par l'amour apporté!

GÉRALD
...ne me voile ta beauté!...
...Toujours à toi, je te le jure!

LAKMÉ
C'est un serment
que tu pourras tenir,
je ne crains pas, va!
que tu sois parjuré!
Je vais mourir...

GÉRALD
Mourir!

LAKMÉ
La mort ne sépare pas,
c'est elle qui nous lie.
Je te donne ma vie
et je meure dans tes bras!

GÉRALD
Lakmé!

LAKMÉ
Et je meurs dans tes bras!

GÉRALD
Non! ce n'est pas la mort,
c'est la vie ardente
qui coule à plein bord
sur ta lèvre frémissante.
Ah! 
Qu'autour de moi tout sombre...

LAKMÉ
Adieu!

GÉRALD
...je ne veux pas une ombre,...

LAKMÉ
Rêve qui sombre,...

GÉRALD
...je ne veux pas une ombre
sur ton front enchanté.

LAKMÉ
...hélas! quelle ombre
en mon coeur attristé!

GÉRALD
Je reste sous le charme,...

LAKMÉ
C'est ma première larme...

GÉRALD
...que jamais une larme...

LAKMÉ
...et je meurs sous le charme...

GÉRALD
...que jamais une larme...

LAKMÉ
...par l'amour apporté! etc.

GÉRALD
...ne me voile ta beauté! etc.

Scène Quatrième



NILAKANTHA
C'est lui! C'est lui!
Lui! près de Lakmé!

LAKMÉ
Ciel! mon père!

GÉRALD
Frappez!

NILAKANTHA
Tu mourras!

GÉRALD
Frappez! je suis...!
...désarmé!

NILAKANTHA
Tu mourras!

LAKMÉ
Ecoutez-moi!
Nous avons bu tous deux
à la coupe d'ivoire.
Il est sacré pour vous!

NILAKANTHA
Lui!

LAKMÉ
S'il faut à nos dieux
une victime expiatoire,
qu'ils m'appellent vers eux!

GÉRALD
Quel éclair dans ses yeux brille!

LAKMÉ
Ils m'ont parlé!

NILAKANTHA
Lakmé! ma fille!

GÉRALD
Grand Dieu!
Elle meurt pour moi!

LAKMÉ
Tu m'a donné le plus doux rêve
qu'on puisse avoir 
sous notre ciel.
Reste encore, pour qu'il s'achève
ici, loin du monde réel.
Loin du monde...


GÉRALD
Ah! morte!

NILAKANTHA
Elle a l'éternelle vie;
quittant cette terre asservie,
elle porte là-haut 
nos voeux.
Elle est dans la splendeur des...
...cieux!

GÉRALD
Ah!


ACTO III
Escena Primera

(Un rincón de la selva de la India,
en el que se ve una cabaña de
bambú perdida entre lianas y flores.
Gérald yace sobre un lecho y Lakmé
está velándolo.)

Canción de cuna.

LAKMÉ
Bajo el cielo estrellado
la paloma blanca 
lejos se ha ido.
¡Ah, regresa, mi voz te llama!
Mi dulce amiga, regresa,
pliega tus alas.
Bajo el cielo estrellado, etc."

¡Él duerme!
Pueda un momento más
mi sencilla canción
mecerlo dulcemente. 
Pueda él junto a mí
reposar un momento.

"Bajo el cielo estrellado,
la paloma blanca,
¡ay de mí! se ha ido.
Su compañera, que la llama,
no escuchará nunca jamás
el batir de sus alas.
Bajo el cielo, etc.
¡Ah, regresa, ah!

GÉRALD
¿Qué vago recuerdo
entorpece mi pensamiento?
Y sobre mi pecho heriido
¿qué sueño le oprime?
Bajo un pesado encanto
yo estoy anonadado.

Recuerdo...
La ciudad estaba en fiestas,
yo estaba con mi éxtasis,
semidespierto,
cuando el fulgor de un puñal
brilló ante mis ojos
y la noche cayó.

LAKMÉ
Entonces Hadji,
escurriéndose entre las sombras,
te transportó
bajo este techo de verdor.
Yo he devuelto la vida
a tu frente pálida,
las hijas de mi casta aprenden,
nada más nacer,
cómo el jugo de las flores
sana una lesión.

GÉRALD
Lo recuerdo, sin voz, inanimado,
te vi sobre mis labios inclinada;
mi alma a tus miradas
enteramente unida,
revivido por tu aliento,
¡oh, mi dulce...

Cantilena.

...Lakmé!
¡Lakmé! ¡Lakmé!
¡Ah! Ven, por la floresta profunda
el ala del amor ha pasado,
y, para separarnos del mundo,
hasta nosotros 
el cielo ha descendido.
¡Ah! Ven, por la floresta profunda
y para separarnos del mundo
el ala del amor ha pasado.
Esas flores se abren caprichosas
derramando perfumes voluptuosos
sobre el corazón enternecido
por la embriaguez y el olvido.
¡Ah! Ven, por la floresta profunda
para separarnos del mundo
¡el ala del amor ha pasado!

LAKMÉ
Aquí, yo podría entenderte.
Viviremos juntos
y yo te enseñaré
la historia de nuestros dioses.
Y cantaremos juntos
a los dioses tres veces benditos,
ante los cuales todo tiembla,
que nos han unido,
y tu alma ardiente
de felicidad se llenará
sobre la tierra encantadora
que protege Brahma.

CORO DE ENAMORADOS
¡Ah!...
...¡Ah!

GÉRALD
¡Escucha!
Alguien pasa por el camino
que está tras la floresta.

PAREJAS DE ENAMORADOS
¡Ah!...
...¡Ah!

LAKMÉ
¡Nadie aquí nos descubrirá!

PAREJAS DE ENAMORADOS
Descendamos la pendiente
dulcemente,
la fuente cantarina nos espera.
Cerca de su murmullo,
dos a dos,
beberemos el agua pura
bajo los cielos.
Descendamos la pendiente, etc.

OTRAS PAREJAS
¡Ah!...
...¡Ah!

GÉRALD
¿Qué canto es éste
tan lleno de ternura
... que pasa como una caricia?

LAKMÉ
Son parejas de enamorados que,
por los dulces caminos sombreados,
van a la fuente venerada,
para sacar el agua sagrada,
deseada por los amantes felices.
Cuando ellos han rozado,
con sus labios ardientes,
la misma copa, ellos están unidos,
y para siempre.
Y las diosas bienhechoras
velan sobre sus amores.

LAKMÉ, GÉRALD
Y las diosas bienhechoras
velan sobre sus amores.

PAREJAS DE ENAMORADOS
Descendamos la pendiente 
dulcemente...

OTRAS PAREJAS
¡Ah!

LAKMÉ
Nosotros no podemos sin temor
seguir a esos enamorados
los dos juntos,
pero a la fuente santa
yo iré sola por ti.

PAREJAS DE ENAMORADOS
... la fuente que canta, etc.

OTRAS PAREJAS
¡Ah!

PAREJAS DE ENAMORADOS
¡Sacaremos el agua pura
bajo los cielos!

OTRAS PAREJAS
¡Ah!

LAKMÉ
¡Esperadme!

PAREJAS DE ENAMORADOS
Descendamos la...

OTRAS PAREJAS
¡Ah!

GÉRALD
¡Oh, dulce hechicera!

PAREJAS DE ENAMORADOS
... pendiente dulcemente!

LAKMÉ
¡Esperadme!

PAREJAS DE ENAMORADOS
La fuente...

OTRAS PAREJAS
¡Ah!

PAREJAS DE ENAMORADOS
...que canta nos espera...¡Ah!

(Lakmé se aleja)

GÉRALD
¡Yo vivo para tu capricho
y para tu voluntad!

PAREJAS DE ENAMORADOS
¡Uhm!

Escena Segunda

(aparece Frédérickk )

FRÉDÉRICK
¡Vivo!

GÉRALD
¡Ah! ¡Frédérick!

FRÉDÉRICK
Andaba bajo los altos helechos
cuando de pronto tropecé,
¡y vi bajo los matorrales
y bajo la espuma de reflejo blanco,
unas gotas de sangre!
¡Te creí muerto!
¿Qué haces aquí?

GÉRALD
Yo sueño....

FRÉDÉRICK
¿Cuando los nuestros
tienen que partir?

GÉRALD
Déjame que recuerde...

FRÉDÉRICK
¡Cuando todo el país 
se subleva!

GÉRALD
¡Ayer me hirieron!
¡Lakmé me salvó!

FRÉDÉRICK
¿La hija del Brahmán?

GÉRALD
Ella me ha hecho revivir
en un mundo
donde permanezco perdido...
sin fuerza...
¡ebrio de su encanto y de su amor!

FRÉDÉRICK
¡Ah! ¡Conozco las embriagueces
de un día!
¡Ella te parece encantadora,
entregando toda tu alma a
los amores inconstantes,
esta hija de la India,
ardiente y temblorosa
bajo las caricias de la primavera!

GÉRALD
¡No! es un corazón que despierta
y se entrega,
es un amor naciente
que el pudor admira.

FRÉDÉRICK
Entonces,
¡Hay que huir ahora mismo!
Prepárate para los remordimientos,
si es que ella te ama.
Estas niñas 
no saben sufrir.

GÉRALD
Yo la envolveré muy bien
con mi ternura...

FRÉDÉRICK
¿Y Miss Ellen?

GÉRALD
Yo estoy en poder
de una encantadora...

FRÉDÉRICK
¿Y tu deber?

GÉRALD
¿Mi deber?

FRÉDÉRICK
Nuestra pasión,
la de todos nosotros, la mejor;
¡nuestro honor de soldados!
¡Mañana nos batiremos!

GÉRALD
¡Mañana!

FRÉDÉRICK
Nos vamos...
¡Nos vamos dentro de una hora!

GÉRALD
¡Allí estaré!

FRÉDÉRICK
¡Te he vuelto a encontrar!
¡Él está...salvado!

GÉRALD
¡Allí estaré!

(viendo regresar a Lakmé)

¡Es Lakmé!
¡Es Lakmé que me trae
el agua santa!

FRÉDÉRICK
¡Oh! 
¡Ahora tienes miedo de verla!
Me marcho sin temor
¡y te espero!
¡Él está salvado!

(Frédérick parte)

Escena Tercera

Dúo

LAKMÉ
Ellos se alejan dos a dos
con las manos cogidas,
los jóvenes enamorados.
Yo andaba cerca de ellos,
sola con mis pensamientos.
Me alejé
con el corazón emocionado,
como ellos, alterado de ternura.
Y ahora, escúchame.
Cuando en la misma copa
dos beben el agua sagrada,
¡ellos quedan para siempre unidos!

(lo observa y deja la copa))

¡Ya no eres el mismo!

GÉRALD
¡Lakmé!

LAKMÉ
¡Ah! ¡Ya no eres el mismo!
Cuando hablabas tu alma
en tus labios estaba.
Tu mirada ya no tiene la llama
que me abrasaba,
¡por tu rostro ha pasado una nube
que lo ha helado!

GÉRALD
¿No eres tú ya la niña encantadora
por la que yo todo olvidé?

LAKMÉ
¡Ya no eres el mismo!

GÉRALD
¿Eres menos bella y menos amante?

LAKMÉ
¡Ya no eres el mismo!

GÉRALD
¿Menos bella y menos amante?

LAKMÉ
¿Te das cuenta que mi destino
está ligado al tuyo?

GÉRALD
Yo quiero lo que tú quieres,
yo quiero lo que te inspira
tu capricho, yo quiero...
yo quiero verte sonreír.

LAKMÉ
¡Cualquiera que sea el dios clemente
del que tú bendices el poder,
cualquiera que sea tu creencia,
tú sabes lo que vale un juramento!

GÉRALD
¡Cielos!

VOCES DE LOS SOLDADOS
¡Alerta!

GÉRALD
¡Nuestros soldados!

VOCES DE LOS SOLDADOS
¡Alerta! ¡Valor!

LAKMÉ
¡Jura!

VOCES DE LOS SOLDADOS
¡Valor!

GÉRALD
¡Son ellos!

VOCES DE LOS SOLDADOS
¡Marchemos...

LAKMÉ
¡Jura!...

VOCES DE LOS SOLDADOS
... con el corazón alegre!

LAKMÉ
...¡Y tú me pertenecerás!

GÉRALD
¡Lakmé!

VOCES DE LOS SOLDADOS
¡Marchemos cantando!

LAKMÉ
¡No te atreves!

VOCES DE LOS SOLDADOS
¡Audaz viaje,
canciones y combates,
son el...

LAKMÉ
¡Es allí donde está tu pensamiento!

VOCES DE LOS SOLDADOS
...equipaje de los verdaderos
soldados!...
...Hacia nuestra madre,
vamos triunfantes,
hacia Inglaterra
vuelen...

LAKMÉ
¡Su corazón se estremece...

VOCES DE LOS SOLDADOS
...nuestros cantos!

LAKMÉ
...y su patria ante sus ojos
se aparece!
¡Todo ha terminado!

(Mientras Gérald está distraído con
la música militar, Lakmé toma un
flor venenosa. Silenciosamente la
muerde, sin que Gérald se percate.)

GÉRALD
¡Lakmé! ¡Lakmé! ¿qué tienes?

LAKMÉ
Tú me has dado el más dulce sueño
que nadie pudo tener
bajo nuestro cielo.
Quédate aún, mientras termina,
aquí, lejos del mundo real.
Tú me has dicho palabras tiernas
que los hindúes desconocen.
Eres tú quien me ha dado
la embriaguez de las declaraciones
murmuradas a media voz.
¡Ah!
Me has dado el más dulce sueño...

GÉRALD
¡Eso que leo en tu mirada,
mi Lakmé, me hiela de terror!
¡De todo mi alma se libera
y yo estaré siempre contigo!

LAKMÉ
¡Ah! ahora quiero creerte.
Aquí está la copa donde
yo he bebido.

(Ella pone sus labios en la copa,
luego la entrega a Gérald.)

¡Toma!

GÉRALD
¡Por ti, Lakmé, y para siempre!

LAKMÉ
¡Es la fiesta de nuestro amor!

GÉRALD
(bebiendo de la copa)
Que a mi alrededor todo zozobre,
yo no quiero ni una sombra...
yo no quiero ni una sombra
sobre tu frente encantadora.
Me quedo bajo tu hechizo.
¡Y que jamás una lágrima
me vele tu belleza!

LAKMÉ
¡Es la fiesta de nuestro amor!

GÉRALD
Que a mi alrededor todo zozobre...
Me quedo bajo el encanto...

LAKMÉ
¡Esta es mi primera lágrima...

GÉRALD
...que jamás una lágrima...

LAKMÉ
...y yo muero bajo el hechizo...

GÉRALD
...que jamás una lágrima...

LAKMÉ
...por el amor entregado!

GÉRALD
...me vele tu belleza!
... ¡Siempre contigo, te lo juro!

LAKMÉ
¡Es este un juramento
que podrás mantener, 
yo no temo 
que seas un perjuro!
Voy a morir...

GÉRALD
¡Morir!

LAKMÉ
La muerte no nos separa,
es ella la que nos une.
¡Yo te doy la vida
y muero en tus brazos!

GÉRALD
¡Lakmé!

LAKMÉ
¡Y muero en tus brazos!

GÉRALD
¡No! eso no es la muerte,
es la vida ardiente
que corre plenamente
por tus labios temblorosos.
¡Ah! 
Que entorno a mi todo zozobre...

LAKMÉ
¡Adiós!

GÉRALD
...yo no quiero que una sombra,...

LAKMÉ
Sueña quien zozobra,...

GÉRALD
...yo no quiero que una sombra
sobre tu frente encantadora.

LAKMÉ
...¡ay de mi! ¡qué sombra
en mi corazón entristecido!

GÉRALD
Yo me quedo bajo tu hechizo,...

LAKMÉ
Esta es mi primera lágrima...

GÉRALD
...que jamás una lágrima...

LAKMÉ
...y yo muero bajo tu hechizo...

GÉRALD
...que jamás una lágrima...

LAKMÉ
...¡por el amor entregado! etc.

GÉRALD
...¡no me vele tu belleza! etc.

Escena Cuarta

(Aparece Nilakantha)

NILAKANTHA
¡Es él! ¡Es él!
¡Él! ¡Al lado de Lakmé!

LAKMÉ
¡Cielos! ¡mi padre!

GÉRALD
¡Mátame!

NILAKANTHA
¡Vas a morir!

GÉRALD
¡Mátame!
¡Estoy...desarmado!

NILAKANTHA
¡Vas a morir!

LAKMÉ
¡Escúchame!
Los dos hemos bebido
de la copa de marfil.
¡Él es sagrado para vosotros!

NILAKANTHA
¡Él!

LAKMÉ
Si le hace falta a nuestros dioses
una víctima expiatoria,
¡que me llamen con ellos!

GÉRALD
¡Qué luz brilla en sus ojos!

LAKMÉ
¡Ellos me han hablado!

NILAKANTHA
¡Lakmé! ¡hija mía!

GÉRALD
¡Gran Dios!
¡Ella muere por mi!

LAKMÉ
Tú me has dado el más dulce sueño,
que nadie pudo tener
bajo nuestro cielo.
Quédate aún, para que él se acabe
aquí, lejos del mundo real.
Lejos del mundo...
(Muere)

GÉRALD
¡Ah! ¡muerta!

NILAKANTHA
Ella vive la vida eterna;
dejando esta tierra servil,
ella lleva allí a lo alto
nuestras plegarias.
¡Ella está en la gloria de los...
...cielos!

GÉRALD
¡Ah!

FIN
 

Agradecimiento

Agradecemos especialmente la gentileza de los sitios web: Intermezzo, de Rafael Torregrosa Sánchez; y Kareol, de Eduardo Almagro López, por permitirnos utilizar parte de sus contenidos.